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 Alien, saga féministe?

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Mat
Le Pharaon
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MessageSujet: Alien, saga féministe?   Alien, saga féministe? EmptyMer 24 Juin 2009 - 1:58

Dans la SF comme dans la société, le rôle que l'on fait tenir à la femme n'est pas forcément égalitaire. Jolie potiche pour gentlemen dans La planète des singes, conception indigeste tant elle est hors-temps dans les débuts de Star Trek TOS...
Du passé fort... passé, me direz-vous, sauf que soyons honnêtes, dans le film moderne, bien souvent le rôle principal échoue à un homme auquel un rôle de femme dans la bonne norme "mode/cinéma" est systématiquement adjoint. (et qu'il se tape à la fin) Récemment, Terminator 4 dépeint un scénario où la femme est systématiquement l'élément "faible", le caractère "récessif", du duo qu'elle partage. Kyle Reese et la jeune muette, Marcus Wright et la pilote de chasse, John Connor et son épouse... tendance que je perçois pour ma part comme une trahison de ce qui est aussi la saga de Sarah Connor, la seule femme guerrière dans le cinéma de SF qui me vienne à l'esprit sur le moment pour ce qui est de rivaliser avec Ripley dans sa catégorie. Mais, pas de bouc-émissaire, c'est un trait qu'on retrouve souvent, à peu près partout, et la SF n'est pas en reste. (Prenez n'importe quel blockbuster ou même grand film au hasard, et observez les tenants et aboutissants du couple -car le duo homme/femme en est forcément un- sur toute la durée du film, 8 ou 9 fois sur 10, ça y revient)

Mais à côté de cela, et pas forcément si loin que ça de la saison une de Star Trek TOS (1966) et de l'original de La planète des Singes (1968) , ni même de 2001 (1968 également) où aucune femme ne joue un rôle notable, il y a Alien (1979) , de Ridley Scott, avec Sigourney Weaver dans le rôle d'Ellen Ripley. Et alors, c'est une véritable révolution:

-Si cela ne se devine pas forcément au début du film, Ripley s'impose progressivement comme LE personnage d'Alien avec la créature elle-même, à tel point qu'elle survit seule (enfin, avec un chat, mais ça ne m'inspire rien pour ce sujet) et pas avec le sempiternel beau gosse qu'elle pourra/devra épouser par la suite hors-caméra. D'ailleurs, les deux derniers à y passer avant elle sont un homme et une femme, donc couple non-évident pour Ripley s'ils avaient survécu eux aussi, et puis même si des deux, seul l'homme -le mécanicien noir- s'en était sorti, il ne correspondait clairement pas au cliché du noble héros, qu'on aurait automatiquement casé avec Ripley ailleurs que dans Alien (et qui ici se fait gnaker tout seul dans les conduits d'aération) .
-Le physique de l'actrice est plutôt atypique et en porte-à-faux avec les canons féminins classiques au cinéma.
-On montre à la fois Ripley comme un personnage sexué (du fait de la célèbre scène de la petite culotte, sans oublier la dualité l'opposant au Huitième Passager et son physique phallique, qui symbolise la pulsion sexuelle) et comme n'étant "pourtant" pas un coeur à prendre. (renforcé par le fait de sa survie en solitaire) Ce n'est visiblement pas le moment pour la draguer, elle ne manifeste d'ailleurs pas l'envie de l'être. Et si l'Alien, en tant que pulsion sexuelle à connotation phallique, apparaissait comme l'aliénation sociale et culturelle liée au genre sexuel, que subit la femme dans notre société et dont Ripley se ferait le rempart?

Star Wars (oui, oui) avait déjà franchit un pas en 1977 avec le personnage de Leïa, féministe dans sa liberté de ton et dans son intelligence apparente qui ne l'empêchaient en rien de vivre sa sensualité, mais on restait quand même dans un physique "attendu", et dans la recherche incontounable du "couple". (couple Leïa/Han aux rôles plutôt équilibrés cependant, hormis dans "Le retour du Jedi" où la princesse rentre dans le rang) Alien aura fait plus fort que "Un nouvel espoir", et finalement toute la trilogie classique de Star Wars.

Le reste de la saga n'est pas en reste. Question traitée en demi-teinte pour Aliens le retour, qui a la bonne idée de donner une fille préado à Ripley en faisant de cette dernière une mère célibataire, (ce qui renforce son côté indépendant, atypique, non désireuse de fonder une famille glamour comme on en connaît) et qui introduit un intéressant reflet déformé de la maternité, partagée entre l'instinct d'une reine-mère Alien pour la préservation de ses enfants, et celui d'une Ripley devenue guerrière pour sauver la vie de sa "fille adoptive". Mais en même temps, même s'il ne va pas explicitement au bout, le film essaye de pousser Ripley dans les bras de Hicks -et donc au retour à la normalité- pour former ce fameux couple Hollywoodien de juste avant le générique de fin, celui qu'on perce à jour dés les premières séquences du film. Ceci est attesté par le fait que Cameron en veuille à Fincher pour avoir aussitôt massacré, dans Alien 3, le couple qu'il avait mis sur pieds.

Autre contribution importante d'Aliens à la question mais sans rapport avec Ripley, c'est le fait que si Giger ne cachait pas avoir conçu son monstre comme avatar du désir sexuel "sauvage" et particulièrement masculin, ce dernier se retrouve pourtant dans Aliens tout penaud aux pieds de "sa mère", une femelle dominante à défaut d'une femme forte, qui reprend le contrôle sur son coureur de jupons de rejeton.
Par ailleurs, si Newt me semble trop jeune pour entrer en compte, Vasquez (la marine latino) est également l'image d'une femme forte, plus forte, en réalité, que ne l'est Ripley à ce stade.

Alien 3 fait un pas important en faisant pour la première fois vivre à Ripley (qui fait vite le deuil de celui qu'on voulait lui "marier" dans l'opus précédent) sa sexualité à l'écran; sauvage, poétiquement lugubre, sans plus de sentiment que le désir corporel et le charisme reconnu à l'autre, sans une once de contours sociaux normalisés, elle n'y fait qu'y démontrer davantage son indépendance et son pouvoir, loin d'accepter une logique holywoodienne qui fasse d'elle l'élément satellite dans un couple audiovisuel standard.

D'ailleurs, non seulement son amant ne survit pas, mais en plus, il ne meurt pas non plus héroïquement vers la fin du film. Encore un trait d'anticonformisme aussi bien en général que dans le regard sur le rôle de l'homme au cinéma, puis sur celui de la femme, ainsi que sur la relation entre les deux.
Dans l'avant-dernière séquence du film, s'extrait aussi bien physiquement que symboliquement de Ripley cette même reine qui avait su prendre le pouvoir sur la masculinité représentée par ses enfants... aussi, notre héroïne doit-elle périr car à ce stade, elle est devenue femme libre trop accomplie pour le monde qui l'entoure, et doit disparaître au nom de l'ordre des choses tel qu'établit?

Dans Alien 4, Ripley (par le biais de son clone) utilise l'ADN de la reine Alien pour puiser tout ce qu'il y a de cette "féminité animalement forte" en elle, et atteint le stade ultime de sa liberté philosophique, affective, sexuelle, aussi au travers de la solitude. Contrairement à la reine dont elle devient plus que jamais le pendant et qui en serait bien incapable, elle franchit le pas que constitue la mise à mort de son "enfant", le Newborn, elle que le destin à forcé à renoncer aux deux précédents. (Amanda et Newt)
Autre point intéressant, elle semble vouloir pousser Cole, l'androïde féminin, dans sa direction.
Au final, Alien n'aura pas forcément montré beaucoup de rôles féminins mais à l'exception de la seconde astronaute du Nostromo dans Alien 1, et de Newt qui est un peu hors-compétition vu son âge, il s'agit de femmes au caractère bien trempé.

Quel est votre avis sur ce que je raconte, et que pensez-vous du rôle tenu par la femme dans la saga Alien? Trouvez-vous ce message trop cynique, ou peut-être trop injuste à l'égard des hommes? (enfin, dans le cas où vous partagez mes conclusions à propos des messages des films)


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sunjin
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MessageSujet: Re: Alien, saga féministe?   Alien, saga féministe? EmptyMer 24 Juin 2009 - 21:06

clap! brillante - et très intéressante- analyse!

Je la partage tout à fait, en effet Alien est une des premières œuvres, et de SF à offrir un modèle féminin fort, et non stéréotypé : un régal!

La SF est un genre qui par son exploration des mondes possibles a pas mal, dans sa littérature du moins pas exploré cette question, des rôles et assignations de sexes, féminines, et masculines.

Pour Terminator, je n'ai pas encore vu le dernier film, mais je suis affligée par ce que tu dis, qui est effectivement une trahison par rapport au personnage de Sarah tel développé avant (sans compter le passage de la personne lambda en héroïne), c'est aussi un point très fortement présent dans la série qui nous offre 4 personnages féminins très originaux, fort et avec une image très positives, sans être stéréotypé...

Une autre série de SF exemplaire et exemplaire tout genre confondu ets BSG : les femmes sont présentes à toutes les strates du pouvoir et dans tous les métiers... Idem pour les hommes, on a même un héros tès musclé tout en finesse, émotion, bref très "féminin"....

Et là c'est intéressant, car on a des rôles tenus par des femmes et non plus des "rôles de femmes" comme Will Smith a eu un rôle dans le le film Wild Wild west et non pas un "rôle de noir" Wink

BSG s'affranchit aussi de cela, des rôles "raciaux" (bon en même temps c'est dans un société différente et les races se posent autrement et le racisme, c'est très bien montré) mais on peut noter que c'est encore très prégnant, les asiatiques en sont un parfait exemple...

Et cela reflète bien la segmentation de notre société : raciales, sexuée...

Alien par contre joue tout de même beaucoup sur les traits de la femme guerrière qui est ici aussi dangereuse que ce qu'elle est une sauveuse... mais s'affranchit des clichés de deux façons : elle ne la dotant pas d'une poitrine opulente et d'une tenue très minimaliste, en n'en faisant pas une lesbienne !

Cole aussi est très intéressante...

ps HS : ya un super doc sur les femmes pilotes de Viper chasse sur FRance 3 mrgreen

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MessageSujet: Re: Alien, saga féministe?   Alien, saga féministe? EmptyMer 24 Juin 2009 - 23:36

Citation :
ps HS : ya un super doc sur les femmes pilotes de Viper chasse sur FRance 3
Celles qui ne volent pas de nuit ? ok je sors...--->

Citation :
conception indigeste tant elle est hors-temps dans les débuts de Star Trek TOS...
Pas hors du temps, dans son temps et encore on peut dire en avance sur son temps.

TOS c'est une femme avec rôle majeure et en plus elle est noire, Nyota Uhura... il y a une opposition avec les termes USA + années 60... (le premier baiser entre un blanc et une noire dans une série US c'est Star trek!) Et il y a eu d'autres rôles de femmes majeurs. D'ailleurs Majel Barret Roddenberry en sera une icône puisqu'elle sera le commandant en second du premier pilote (refusé à l'époque d'ailleurs)
Citation :

Terminator 4 dépeint un scénario où la femme est systématiquement l'élément "faible", le caractère "récessif", du duo qu'elle partage. Kyle Reese et la jeune muette, Marcus Wright et la pilote de chasse, John Connor et son épouse... tendance que je perçois pour ma part comme une trahison de ce qui est aussi la saga de Sarah Connor, la seule femme guerrière dans le cinéma de SF qui me vienne à l'esprit sur le moment pour ce qui est de rivaliser avec Ripley dans sa catégorie.
Je suis moyennement d'accord avec toi Mat là.
Marcus Wright est un tueur, un assassin. Il y a statistiquement plus d'hommes dans ce cas, qui plus est il est spécial avec plein de boulons^^, la pilote n'est pas spécialement potiche d'ailleurs, juste un personnage secondaire. La petite fille muette certes c'est un cliché pour faire la bivalence avec Reese. En revanche pour l'épouse ENCEINTE de John Connor (donc cela aura une importance dans les 2 prochains terminators) là tu abuses un peu^^. Le personnage de John connor a toujours été l'élément central de Terminator. Enfant sa mère avait le rôle centrale protecteur de l'élu, le petit John. Dans T4, il est déjà âgé, futur père de famille et chef prophétique de la résistance. Il est normal qu'il soit mis en avant plus que de raison (en plus l'acteur est vraiment très bon comme d'hab d'ailleurs).

Pour Alien, le film peut se résumer à une opposition, type la belle et la bête, revisitée en horrifique où la bête n'est pas le prince charmant mais un truc à éviter coûte que coûte. Sigourney Weaver s'est imposé comme l'îcone de la franchise. Et là ce que tu reproches à d'autres se retrouve totalement inversé. Ici tous les autres même les soldats hyper barraqués que seul le gouverneur Arnold ne serait pas intimidé se font massacrer illico presto (à peu de chose). Il n'y a pas de juste milieu non plus.
Citation :

-Le physique de l'actrice est plutôt atypique et en porte-à-faux avec les canons féminins classiques au cinéma.
Euh tu as bien regardé^^Même à l'époque, il n'a pas pris une mocheté loin de là^^ C'est même un physique classique de la femme hollywoodienne à l'époque?
Citation :

-On montre à la fois Ripley comme un personnage sexué (du fait de la célèbre scène de la petite culotte, sans oublier la dualité l'opposant au Huitième Passager et son physique phallique, qui symbolise la pulsion sexuelle) et comme n'étant "pourtant" pas un coeur à prendre. (renforcé par le fait de sa survie en solitaire) Ce n'est visiblement pas le moment pour la draguer, elle ne manifeste d'ailleurs pas l'envie de l'être. Et si l'Alien, en tant que pulsion sexuelle à connotation phallique, apparaissait comme l'aliénation sociale et culturelle liée au genre sexuel, que subit la femme dans notre société et dont Ripley se ferait le rempart?

Tu es parti dans une galaxie loin loin de nous là^^
Globalement dans Alien certes nous n'avons pas le cliché de la femme fragile ou plus effacée mais en revanche l'effet garçon manqué, indépendante se retrouve dans quasiment chacun des personnages féminins. Nous avons évité un cliché pour en prendre un autre. Certes certains féministes seront content(e)s mais en définitive Cameron ne fait que prendre la stricte opposée du stéréotype pour ne pondre un autre. Ce n'est que bien plus tard qu'il y aura un mélange plus subtile qui s'installera progressivement...malheureusement submergé par la tendance adolescente radicale qui a engendré des milliers d'images pitoyables des hommes et des femmes (plus de clichés ? pas possible ils y sont tous)
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Mat
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MessageSujet: Re: Alien, saga féministe?   Alien, saga féministe? EmptyLun 29 Juin 2009 - 13:59

Citation :
Alien par contre joue tout de même beaucoup sur les traits de la femme guerrière qui est ici aussi dangereuse que ce qu'elle est une sauveuse...
Tu trouves? à l'exception du clone dans Alien 4, (et encore, elle c'est moins une éventuelle instabilité que son instinct de mort naturel) j'ai l'impression que toutes les femmes "guerrières" d'Alien (donc out Lambert de Alien 1) sont plutôt équilibrées, même Ripley dans Alien 3. (mais peut-être que si Ripley n'était pas partie sur Hadley's Hope au début de Aliens et était restée sur Gateway Station, ses cauchemars l'auraient emporté vers la folie...)
à la limite, en dehors de Maman et des reines, je crois que les femmes les plus dangereuses de la saga doivent encore être celles qui siègent au conseil d'administration de la Weyland-Yutani.

Citation :
Pas hors du temps, dans son temps et encore on peut dire en avance sur son temps.

TOS c'est une femme avec rôle majeure et en plus elle est noire, Nyota Uhura... il y a une opposition avec les termes USA + années 60... (le premier baiser entre un blanc et une noire dans une série US c'est Star trek!) Et il y a eu d'autres rôles de femmes majeurs. D'ailleurs Majel Barret Roddenberry en sera une icône puisqu'elle sera le commandant en second du premier pilote (refusé à l'époque d'ailleurs)
C'est exact; mais, même en sachant qu'il y avait à l'époque toute la bonne volonté du monde ainsi qu'un réel progrès, visionner aujourd'hui un épisode qui dit "c'est pas si grave si votre femme ne cuisine pas hyper bien forcément tous les soirs, l'important c'est le soutien et l'amour qu'elle vous porte", c'est quand même devenu un peu lourdingue même si on discerne bien l'idée positive qu'il y avait derrière pour l'époque. (évidemment, le mieux est de replacer la chose dans son contexte mais c'est parfois difficile de s'y tenir... on est ce que notre temps fait de nous, en partie)

Citation :
Je suis moyennement d'accord avec toi Mat là.
Comment! J'appelle Nout et Goycar pour qu'ils te mettent en prévisualisation content

Citation :
Marcus Wright est un tueur, un assassin. Il y a statistiquement plus d'hommes dans ce cas, qui plus est il est spécial avec plein de boulons^^, la pilote n'est pas spécialement potiche d'ailleurs, juste un personnage secondaire.
Ce que je veux dire, c'est que c'est lui qui sauve des violeurs l'honneur de son amie (fantasme héroïque de rame de métro à 8H30 du matin, assez répandu chez les hommes d'ailleurs), puis elle qui tombe amoureuse en dix secondes, elle qui joue son rôle de minette qui vient se blottir contre le torse velu et réveiller l'Humanité sommeillant dans monsieur, elle qui est omnibulée, transformée, par lui, certainement pas l'inverse. De surcroît, c'est encore le schéma de l'homme qui a le rôle spécial/premier/principal, et la femme (vouée à l'amour) qui lui est adjointe.
C'est l'homme qui a le premier plan, la tête d'affiche. Son rôle est plus important, davantage mis en avant. (autant dans la forme -temps à l'écran- que le fond -son secret, son importance primordiale-)
Attention, je ne dis pas que c'est mal et qu'il aurait forcément fallu que ce soit l'inverse, je constate simplement que si Marcus n'était pas là, le rôle de la pilote de chasse serait trop mince pour valoir le coup de rester dans le scénario; que cette constatation s'applique également aux deux autres femmes du film avec un rôle récurrent; et cela ne change vraiment pas beaucoup des habitudes prises par le cinéma Hollywoodien d'action/aventure, voilà tout.
Même en prenant en compte les statistiques, la mythologie empirique de Terminator (j'y viens ci-dessous) , etc, il reste que sur trois duos homme-femme, l'homme a le rôle principal à trois reprises, et je trouve ça un peu dommage.
Mais il est vrai que deux d'entre eux (Kyle Reese et John Connor) sont des ancres mythologiquo-temporelles dont la simple survie ou non décide du sort de l'Humanité, et si Marcus est de moindre importance, il finit par se rapprocher de cet état quasi mystique (c'est avec cela que Terminator s'en rapproche le plus, je pense) d'existence. Difficile de rivaliser, effectivement, mais on ne peut pas couper à ces personnages dans Terminator. Cela fait que pour avoir des duos plus équilibrés, il aurait peut-être fallu un scénario à la structure différente avant même T4, j'en suis conscient.
De Mrs Connor, je n'attendais pas qu'elle mitraille à tout va cigare au bec, mais plutôt une présence psychologique accrue.

Bon par contre il y a un topic pour chaque opus Terminator, ici on est en section Alien hein aarf mrgreen

Citation :
Pour Alien, le film peut se résumer à une opposition, type la belle et la bête, revisitée en horrifique où la bête n'est pas le prince charmant mais un truc à éviter coûte que coûte.
Mais alors le "truc" est bien quelque chose, et c'est là que revient la thématique de la pulsion, du ça, mise en avant par Giger.

Tu cites une "Belle et la Bête" où la bête reste bête, mais du coup, ce serait davantage aux idées du petit chaperon rouge et du grand méchant loup que correspondrait le film. Il faut lire tous les sous-entendus sexuels dans le conte de Perrault, dont la complicité implicite de la jeune fille. (je ne dis pas que R. Scott s'est inspiré de cela, j'ignore si ces contes sont connus aux USA, mais il peut y avoir une proximité d'esprit)
D'ailleurs, la scène finale, où Ripley se dénude considérablement pour aller dans son "lit" et s'aperçoit de la présence par effraction de l'Alien, muscle buccal "phallique" (servant à "violer la chair") gratuitement exhibé de manière obscène, un "prédateur" (on sait ce que désigne le plus souvent l'expression de nos jours) qu'elle "refroidit" (jets de gaz sous pression) et qu'elle doit chasser de sa "chambre", c'est peut-être aussi un peu de cet ordre-là.

Citation :
Sigourney Weaver s'est imposé comme l'îcone de la franchise. Et là ce que tu reproches à d'autres se retrouve totalement inversé. Ici tous les autres même les soldats hyper barraqués que seul le gouverneur Arnold ne serait pas intimidé se font massacrer illico presto (à peu de chose). Il n'y a pas de juste milieu non plus.
Je ne trouve pas que ça aille jusque là : Lambert, l'autre femme cosmonaute de Alien 1 (qui n'arrête pas de craquer... c'est normal, je ferais pareil, mais ça mérite d'être mentionné dans le sujet) ne meurt pas spécialement tôt, même en dernier ou avant-dernier en fait, mais elle y passe, et sans grande gloire. Newt (même si son statut un peu HS en tant que femme, étant donné son âge, continue de s'appliquer) y passe assez bêtement, Vasquez n'y passe pas spécialement tôt (mais elle est la seule femme de l'équipe, alors qu'il y a plein de mecs à trucider) et a certes une fin assez héroïque, mais elle n'apparait pas comme "plus forte" que ses camarades marines, dont elle partage le sort. Ensuite, il y a bien Cole, qui tire son épingle du jeu (sachant, de plus, qu'elle est une androïde) et parvient à sauver ses circuits, et qui est certes présentée comme victime d'un certain machisme (mais que serait un bon vieux contrebandier sidéral sans son célèbre machisme?) , mais il ne me semble pas y avoir d'éxagération particulière en comparaison des personnages d'hommes qui survivent aux mêmes choses qu'elles. Comme d'habitude dans Alien, il y a bien moins de femmes que d'hommes à la base, donc c'est un peu normal que l'équilibre soit fondamentalement différent, aussi.
Après, bien sûr, il y a Ripley qui survit longtemps, mais en tant qu'héroïne principale, elle est dans le même genre de cas de figure (sans aller aussi loin, en fait) qu'un personnage mythologique (moderne mais au sens classique) comme John Connor. Et il ne faut pas perdre de vue qu'elle finit quand même par se faire avoir, elle aussi.
Bon, son clone, il est à moitié Xénomorphe, donc il semblait difficile de couper à son rôle de "prédatrice".

Côté force et survie, si l'on remet en proportions, (du fait du déséquilibre numérique hommes/femmes) je ne trouve pas que les Humaines s'en tirent spécialement mieux que les Humains.
Par contre, ce qu'on peut noter, c'est que peut-être à l'exception d'une ou deux femmes entreaperçues dans la réunion de la WY au début de Aliens, l'Humaine/humanoïde (pour Cole) est toujours dans le camp des "gentils", càd les alliés de Ripley. (mais pas "la femme", car il y a Maman et la reine mère) Alors qu'il y a plein de figures humaines masculines comme ennemis concrets. (dans chacun des quatre opus)

Citation :
Euh tu as bien regardé^^Même à l'époque, il n'a pas pris une mocheté loin de là^^
Je n'ai pas écris qu'elle était laide, j'ai écris qu'elle était atypique, ce qui est sans rapport à mes yeux.^^ Bon ensuite, si on est pas d'accord sur ce genre de chose c'est difficile d'argumenter, mais pour ma part, si je trouve que S. Weaver est bel et bien jolie (surtout dans Alien 1^^) , ses traits me semblent en revanche très éloignés de ceux des archétypes habituels. Franchement, compares-là à Linda Harrison dans l'original de la Planète des Singes pour l'avant, à Megan Fox dans les Transformers pour l'après, et à Lois Chiles de Moonraker pour le pendant (1979 aussi) , cela me semble plutôt frappant.

Citation :
C'est même un physique classique de la femme hollywoodienne à l'époque?
ça j'avoue que je ne saurais te dire, je ne suis pas très calé en cinéma "généraliste", mais sinon j'aurais plutôt eu l'impression que le physique classique de la femme hollywoodienne à l'époque allait plutôt vers les "bombes" archétypales de 007, par exemple?

Citation :
Tu es parti dans une galaxie loin loin de nous là^^
^^ à partir du moment où R. Scott n'a jamais démenti l'emballage Gigerien sulfureux que le film doit à son designer, je pense qu'on est libre de se laisser dériver aarf
Franchement, quand tu vois les premières créations de Giger pour le monstre, je pense que ça autorise explicitement à se poser toutes les questions que l'on veut :

Alien, saga féministe? Peinturegiger020.th

Alien, saga féministe? Giger1.th

Alien, saga féministe? Hrgigerbegoetterungxi2.th

Alien, saga féministe? Gigernecronomvmedium.th


Citation :
Globalement dans Alien certes nous n'avons pas le cliché de la femme fragile ou plus effacée mais en revanche l'effet garçon manqué, indépendante se retrouve dans quasiment chacun des personnages féminins. Nous avons évité un cliché pour en prendre un autre. Certes certains féministes seront content(e)s mais en définitive Cameron ne fait que prendre la stricte opposée du stéréotype pour ne pondre un autre.
On a Ripley et Vasquez connotées en femmes fortes revendicatives, Lambert qui ne l'est pas, Newt qui n'est pas encore en état de rentrer dans la thématique abordée, et Cole qui survit pragmatiquement plus qu'elle ne revendique ouvertement quoi que ce soit. J'aurais donc plutôt tendance à trouver un certain équilibre, certes peut-être un peu précaire, dans ces représentations.

Moi, honnêtement, je trouve très rafraichissant de suivre une Ripley qui, dés Alien 1, n'est pas scénaristiquement subordonnée à l'obligation de construire un couple pour la scène finale au plus tard, un personnage principal féminin qui peut fonctionner -y compris dans la représentation de sa vie affective et sexuelle- indépendamment d'un binôme qui dessert le plus souvent la femme, indépendamment de la volonté réflexe et voyeuriste du téléspectateur.

Citation :
malheureusement submergé par la tendance adolescente radicale qui a engendré des milliers d'images pitoyables des hommes et des femmes (plus de clichés ? pas possible ils y sont tous)
C'est là qu'on voit l'intérêt que Alien présente pour ça. Contrairement à une Megan Fox-like, S. Weaver n'est vraiment pas là pour qu'on lui reluque le décolleté tout le film. D'ailleurs, le film de Ridley Scott la dépeint avec une tenue de travail sans rien de particulier, celui de Cameron avec un t-shirt moche, Fincher l'habille plutôt "glauque", il faut attendre Alien 4 de Jeunet (et alors il ne s'agit plus vraiment de Ripley) pour qu'elle soit habillée relativement "sexy", mais sans dévêtir l'actrice, et en gardant le côté "le flingue d'Aeryn Sun dans ta tronche" prépondérant.


Dernière édition par Mat Vador le Mar 30 Juin 2009 - 10:45, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Alien, saga féministe?   Alien, saga féministe? EmptyLun 29 Juin 2009 - 15:11

+1 sur le physique atypique de la miss Weaver (lol je ne sais pas si en plus elle n'est pas LA référence du personnage féminin aussi de Weaver dans Sarah Connor Chronicles) : elle est très grande (1m80) pour commencer, avait 30 ans (née en 1949) lors du premier alien et joue plus sur un physique androgyne (mince, petite poitrine, cheveux court) que sur les canons féminins habituels.

Ce qui ne l'empêche pas d'être très jolie^^

Pour le côté guerrière-sauveuse, à l'instar d'un homme dans ce type de rôle on retrouve la solitude, la mise à distance, et du coup une certaine peur aussi chez les autres face à ce genre de personnage qui semble n'avoir besoin de rien et être dans une grande maitrise... Mais j'adore ceci dit et je préfère ça aux pléthores d'héroïnes dénudées de la fantasy lol, c'est jolie certes mais dès fois, c'ets très incongru selon les situations te clairement ce n'est là que pur raccoler et montrer que oui oui les femmes sont toujours "féminines" (sous-entendue elle le seraient pas en étant pas féminine ?) et là Aline nous prouve le contraire, TSCC a bien joué sur ce registre là.

C'est très agréable de s'attacher à des personnages en fonction de ce qu'ils font et de qui ils ont plutôt que de rester sur le physique^^

POur moi Aline est vraiment une saga qui a aporté un regard différent sur les personnages féminins.

HS : Pas vu le T Renaissance sinon mais de ce que je comprends en vous lisant, raient quand on voit les persos féminins de la série et là, ça a l'air très classique et du coup décevant (sans compter que dans le T3, lol, pas qu'il soit génial, mais John Connor se contente de subir, là encore c'est sa copine qui prend les choses en main et fait advenir les évènements ^^)

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