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 Cycle I: L'Exode

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Atlantrice
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Atlantrice


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MessageSujet: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyLun 18 Mai 2009 - 20:26

Heu...bon, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi... J'avais déserté le forum, il y a quelques temps. Même si je continuais de passer à l'occasion, voir les nouvelles productions. (Et je tiens à féliciter l'équipe pour le nouveau design. ^^)
J'ai beaucoup hésitée à poster cette histoire sur internet. Mais vu qu'on m'y a encouragé, j'ai décidé de vous la faire partager. Si j'ai choisi ce forum c'est avant tout parceque je garde le souvenir de sympas forumeurs à la critique contructive (non, je ne fais pas de la lèche)=p . J'espère donc qu'elle vous plaira.
J'ai entrepris la tâche dantesque de raconter l'Exil de l'Humanité, épisode par épisode.
Le chapitre I correspond donc au Pilote.(J'ai rajouté ou supprimé certaines scènes.)
L'Histoire est racontée par un narrateur ayant assisté à toute l'aventure.
Mon principal objectif (en plus d'essayer de déliver un récit agréable à lire) a été de rester avant tout cohérente, crédible. Le narrateur reste un Homme et n'est donc pas omniscient (logique...).
NB : le début de l'histoire n'est vraiment pas terrible... la suite est mieux, je vous rassure...enfin, je crois.
Allez, je me lance.
Edit: Je tiens a préciser que je n'ai vu les episodes que jusqu'au 4x10...

Cycle Ier: L'Exode


Mon histoire est une légende, celle de la communion et du déchirement de nos deux races, et comme toutes les légendes, elle se base sur des faits.
Mon histoire est une légende, et comme toutes les légendes, celui qui la rapporte, celui qui la raconte, reste dans l’ombre des héros qu’il narre.
Mon nom n’a que peu d’importance, pourtant, il est nécessaire pour moi d’affirmer que j’ai pris part à tout cela.

A l’aube d’une nouvelle ère, l’exode de notre espèce et la survie de l’humanité pré-pondèrent sur les problèmes de jadis.
Parler de la civilisation que nous formions alors ne représente à présent que bribes et lambeaux épars de souvenirs. Combien d’hommes et de femmes ont erronés l’Histoire des 12 colonies ? Voudrions nous vraiment nous persuader que notre civilisation était à son apogée et non sur son déclin ?

Problèmes politiques, inégalités, abus de pouvoir, autant de facettes que l’Homme ne sait réprimer. Si l’Humanité avait évoluée au point de concevoir les Cylons, elle s’était cependant restreinte dans le carcan de ses pensées, insidieuses et bornées.
L’Homme est faillible, gardez cela à l’esprit. Il s’agit de notre plus grande force et de notre plus grande faiblesse.

Je n’ai pas la vocation d’être historien, mon récit est, et restera, délibérément subjectif.
Il représentera une partie de notre exil, incomplet, il relatera de notre Histoire, et c’est en tant qu’Homme que je rendrai compte de notre survie.

La votre, mais aussi la mienne.

Alcée Thiryn,
4ème jour d’Apollon,
30ème année de la Nouvelle Ere.

Au commencement : Chapitre I
…où L’aube de notre avènement se paracheva du Crépuscule de notre race.



Et Zeus ,père de tous les dieux, créa l’Homme à son image .
Des cendres, il fit chair, de ses larmes, il fit sang.
Et de souffrance et de destruction ,l’Homme naquît .
Mais bien trop grande fut la peine et bien trop lourd fut le fardeau.
Sacrifiés à leur barbarie ,les Hommes se sont entredéchirés.
De leur solitude Aphrodite s’enquit ,et lia de ses longs cheveux d’or les êtres destinés,
Et l’Homme, de solitude, ne ressentit plus.
De leur sauvagerie Athéna s’émut,et enseigna aux Hommes Justice et loyauté,
Et l’Homme, de barbarie, ne connut plus.
De leur agonie Déméter se désola, et de la terre fit croître et pousser la Vie,
Et l’Homme ,de faim, n’eut plus.
Ainsi la Race Humaine vint à Eôs, Aurore des Temps Anciens,
Guide des âmes perdues,
Lumière esseulée.


Ecritures de la Pythie, Le Commencement, Verset 2 Chapitre 3 épître 2


1er jour de la Nouvelle Ere (4ème jour de Thanatos)
Vaisseau Colonial 798


Je me rappelle distinctement ce qui avait motivé mon voyage en ce jour, celui là même qui verrait le sang de 12 milliards d’Humains souiller les mains des enfants de l’Humanité.
Si j’étais à bord lors de l’attaque, ce n’était nullement par choix.
J’avais effectué le voyage avec la « prestigieuse » Délégation d’Aquarion (comptez 2 administrateurs venus parfaire le protocole –et le décor par la même occasion - pour la mise en hors service du Galactica). Je n’étais que peu impliqué dans la politique et l’idée même de fréquenter ce genre de personnes me révulsait - voyez là une haine viscérale pour ces vils serpents aux paroles mielleuses.
Aquarion était une planète relativement discrète, je ne m’étonne donc plus que les étrangers ne sachent à propos d’elle que son nom et ignorent son histoire.

A l’instar de Caprica, la Culture et la Politique régissent notre mode de vie, mais la faste de la vie de la Capitale de la politique n’est pas, à proprement parler, du goût de nos dirigeants. Contrairement à ce vous pourriez penser, je ne suis que peu intégré à la vie Aquarienne ; de nature impulsive, je contraste avec la mentalité des habitants qui consiste à imiter l’eau sous toutes ses formes.
Le son de notre voix devrait, je cite, « ne pas dépasser, s’élever plus haut que le doux murmure de l’eau ».
Tel est le principe fondamental de notre colonie.
Celui qui élève la voix, s’indigne, dénonce, ne sera pas écouté en raison d’une stupide loi.

Une telle vie pour une personne de nature impatiente, prompte à la parole, qui n’arrive pas à abaisser le ton de sa voix plus bas que le doux murmure de la tempête, n’est donc pas souhaitable. C’est contre cette discrimination que je m’indignais, moi, le conteur, celui qui narre notre Histoire. Cesser l’inaction, prendre part à l’ailleurs, accepter notre spontanéité, telles étaient mes revendications. Mon combat contre une société défaillante et déclinante.

Un échec. Essayer de changer une tradition vieilles de plusieurs millénaires n’est pas chose facile, et les habitudes ont les dents longues…

Fichus vieillards séniles et bornés ! A la réflexion, le cataclysme qui les frappa n’y aurait rien changé, tout au plus y auraient-ils vu quelque signe divin d’une justice supérieure qui les dépassaient.

Alors, pour « trouble de l’ordre public », on m’a écarté, évincé. Officiellement, je m’écarte de mon plein gré du chemin tortueux de la tourmente et tente de racheter mes fautes en montrant ma bonne volonté – je vous fais la version courte - à la société ; officieusement, on m’a clairement fait comprendre qu’il était temps pour moi de changer d’air avec un aller simple, si possible, pour Caprica, après avoir effectué ma bonne action.

Mycènes me manquera peu par la suite ; n’ayant ni attaches, ni amis à qui me fier, je n’ai perdu dans la chute des 12 qu’une place peu enviable d’exilé. N’allez pas croire que je sois insensible à notre destin, ce qu’ont fait les Cylons est impardonnable. La violence ne mène à rien et, si elle est quelquefois nécessaire, elle ne justifie pas le génocide pour un quelconque plan quasi-mystique approximatif.
J’ai seulement eu moins à perdre, mais l’amertume de cette attaque ne sera pas oubliée.

Et nous y sommes, le 4ème jour de Thanatos, assis dans un siège relativement confortable durant mon voyage qui me ramène à mon nouveau foyer, après la cérémonie sur le Galactica.
Je somnole et je songe au discours d’Adama, qui fut à mon avis une remarquable improvisation sur le sens de nos responsabilités. Assumer nos actes, cesser de jouer aux Dieux… De sa voix rocailleuse, il a énoncé plus de vérités qu’Adar durant l’intégralité de son mandat !
Nous avons créé les Cylons, « on ne peut jouer à Dieu, pour ensuite se laver les mains », nous avons volé trop près du ciel et nous avons brûlé nos ailes…

-Excusez-moi…
J’ouvre subitement les yeux et tourne la tête en direction de la voix qui m’interpelle.
-Oui ?
Un homme aux cheveux bouclés me lance un sourire d’excuse et je reconnais l’assistant de la Secrétaire de l’Education. Ma parole, mais ils les recrutent aux berceaux ! J’interromps à nouveau mes pensées et demande :
-Qu’y a-t-il ?
Quelque chose m’interpelle, le silence . Un silence lourd et une tension presque palpable.
-Je pense que vous devriez écouter ceci… Peut être avez-vous de la famille ou…
Il me désigne du menton une petite radio jaune en plexiglas posée en évidence sur une table au centre de la pièce. Une voix confuse et affolée se fait entendre dans les enceintes :

« Nous ne savons toujours pas ce qui a provoqué les explosions nucléaires au dessus de Virgon. L’hypothèse de l’attentat terroriste semble peu plausible, en effet, les attaques n’ont été revendiqués d’aucune sorte ! ...crrrr… Le gouvernement se veut rassurant et se dit prêt à négocier avec les éventuels auteurs de… Attendez ! On me signale que les attaques se sont généralisées sur Aquarion ! »

Une femme dans l’assemblée s’évanouit de terreur à l’annonce. Elle glapit, puis s’affaisse lentement au sol, le visage livide, la respiration haletante. Sa voisine, en vain, tente de la réanimer, agitant inutilement son foulard, lui créant un courant d’air illusoire.
Personne ne dit mot, tous sont immobiles. Le temps semble être suspendu, et l’attente de nouvelles informations devient insupportable.
« …crrrrr….et d’Aerilon… »
Silence. Toute vie a déserté le visage des passagers. Effondrement, larmes et désespoir envahissent peu à peu leur être. Je suis abasourdi ; si je n’ai gardé aucun contact avec mon ancienne vie, et bien que je ne lui ai pas parlé depuis 10 ans, ma mère est restée sur Aquarion…

La voix reprend :
« Il semblerait que… Nom de Dieux !... Les …crrr… Les Cylons ! »
Hurlements.
« Ce sont…crrr…cy…crr »
Fin de la transmission. Nous pourrions nous croire dans un film de seconde zone, l’unique différence étant, qu’ici, l’horreur est devenue réalité. Autour de moi, chaque visage n’est plus que terreur.
Puis un murmure s’élève, un grondement, des voix clament et s’amplifient.
Rien n’est plus dangereux qu’un essaim d’hommes et de femmes effrayés, terrorisés, craignant pour leur survie. Certains croient à une mauvaise blague d’un goût particulièrement douteux - les sceptiques ne sont cependant pas légion à bord -, d’autres, sans pudeur aucune, pleurent leurs êtres chers.
Pour ma part, je suis désespéré, je n’entends plus le tumulte qui m’entoure. Réactions extrêmes, cris affolés… plus rien n’a de sens. L’horreur de la nouvelle m’a terrassé.

Mais il y a une chose qui m’a fait à ce moment là reprendre mes esprits, comme si, inconsciemment, je connaissais l’importance et le rôle de ce qui était à venir.
Une femme vient de se lever avec un calme froid et digne. Laura Roslin, la Secrétaire de l’Education, future dirigeante des 12 colonies – ou ce qu’il en reste - tente de prendre la situation en main et intime aux plus bruyants d’entre nous de se calmer… sans succès.
Sa voix douce n’a qu’un effet limité sur des âmes traumatisées et préoccupées par leur propre survie.
Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai réagi… Peut être le fait de voir quelqu’un endosser une responsabilité, la voir essayer d’arranger les choses, m’a éveillé. Toujours est-il qu’à mon tour je me suis levé… et je suis entré dans sa vie.

-Shut the frak up ! (Vous allez la fermer !)
Quand je vous disais que mon caractère ne convenait pas à Aquarion…

Ma voix a tonné plus fort que ne l’aurais cru, mais elle a eut l’effet escompté. Le calme, bien que précaire, est revenu ; je me tourne à présent vers la Secrétaire, et lui fait signe de continuer, ignorant les grommèlements acerbes et les murmures de protestation.

-Je vais essayer de voir ce qu’il en est. Alors, s’il vous plait, tâchez de garder votre calme.

Son ton est sans appel et personne n’est dupe, il s’agit plus d’un ordre que d’une demande.
A ma grande surprise, elle m’invite à approcher et, penchant légèrement la tête, me demande à voix basse :

-J’aimerais que vous fassiez le nécessaire durant mon absence pour que les passagers se tiennent tranquilles… Je suis navrée de vous le demander mais je crains que Mr. Keikeya n’y arrive pas seul, et vous avez déjà réussi une fois à restaurer un semblant de paix à bord de ce vaisseau. Elle me fixe intensément, et je sens qu’il serait assez mal venu de refuser. Pourriez vous faire cela Mr… ?

-Thiryn. Alcée Thiryn. Je lui adresse un sourire dans l’espoir de détendre une atmosphère à couper au couteau... Raté. Et ce sera un plaisir de maintenir le silence, le temps que vous éclaircissiez la situation.

Elle me sourit avec gratitude, puis se détourne et pénètre à l’avant du vaisseau suivit d’un jeune pilote, demandant à parler au dirigeant du bâtiment.
Je tiens à préciser qu’en dépit de l’assurance de mes gestes et de mes paroles, je n’en mène pas large. Seuls mon orgueil et mon cynisme naturel me permettent de garder la tête froide en essayant de dédramatiser la chose.

Heureusement , le choc de la nouvelle s’est légèrement estompé et les gens affalés sur leur sièges, la tête entre leurs mains tremblantes, ne songent plus, à présent, à protester.
Seul un trio de passagers tente de refaire marcher la radio et agitent l’antenne dans tous les sens, l’amenant dans tous les recoins de la pièce. C’en serait presque comique.
A ma droite, je sens Billy nerveux. Celui-ci se balance doucement et semble ruminer de tristes pensées. J’éprouve une certaine peine pour lui, il n’est pas le genre solitaire, et doit avoir une famille, des amis… qu’il n’espère plus un jour pouvoir revoir.

Se confronter trop tôt à la mort de proches, d’une manière aussi brutale, laisse parfois une cicatrice si profonde que le temps seul ne pourrait la cicatriser ; et il ne semble pas être de la trempe des esprits « forts », de ceux qui font la part des choses et se relèvent malgré leur souffrance. Il est encore bien trop jeune et son air candide trahit une certaine naïveté… Peut être… plus tard ; après tout, qui sait de quoi le futur ou la destinée nous réserve, remodelant notre âme et notre chair à sa guise.

Quelques minutes plus tard réapparait Roslin, légèrement bouleversée.
Billy accours pour lui prêter assistance mais elle se relève, fière, et s’avance.
L’assistance retient son souffle.

- Je… J’ai une annonce à faire… Elle déglutit. L’attaque… a aussi touché les colonies de Caprica, Picon… Aerilon… elle marque une légère pause et Tauron…

Des cris étouffés ponctuent ses paroles.
A nouveau les gens se lèvent et paniquent, tous veulent savoir ce qui est arrivé à leurs proches. « Et celle de Tremor ? » crie l’un des passagers dans le vacarme ambiant. « et celle de Gemenon ? » « Est ce qu’il y a des survivants ? » C’est ce que nous aimerions tous savoir… mais les questions restent sans réponse.
La Secrétaire de l’Education nous annonce qu’elle essaie de joindre le Gouvernement, mais je reste pessimiste. Si Caprica a été balayée en quelques heures, les chances pour que le Gouvernement en ait réchappé sont minces, et, lentement, les conséquences de ce drame s’inscrivent dans nos esprits.
Maintenant, c’est clair, notre race est au bord de l’extinction.
Quand au sort des 12 milliards d’Hommes qui peuplaient nos chères colonies… Il ne nous est plus permis de douter là-dessus.
Laura Roslin prends dès à présent les commandes et, d’une main de fer, commence à diriger les opérations. Elle désigne alors quelques personnes et commence à entreprendre d’assurer notre survie :
-Vous… vous… et vous… essayez de commencer à aménager la soute pour…

-Qui vous a dit de nous donner des ordres ?

La voix désagréable et grossière qui s’indigne faussement est celle du troisième « vous » désigné par Roslin. Un homme de petite taille que j’ai entraperçu à la cérémonie, un journaliste. Curieusement, ma vieille envie de frapper les têtes à claques capricieuses me reprend et ma main me démange.


Dernière édition par Atlantrice le Sam 23 Mai 2009 - 18:15, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyLun 18 Mai 2009 - 20:27

Suite du ch I :

Interloquée, l’interpellée se reprend rapidement et lui rétorque aimablement :

-A vrai dire… personne. Mais ceci, est un vaisseau du Gouvernement… déclare t elle en désignant l’ensemble de la structure… et, il se trouve que je suis un Haut Fonctionnaire… du Gouvernement… même sans l’expression à présent peinte sur son visage, l’homme n’aurait pu paraître plus stupide. Laura Roslin lui parle, bien que cordialement, comme si celui-ci eut été limité intellectuellement, en accentuant chaque mot. La politique... ou l’art et la manière d’insulter poliment un homme et de le tourner en ridicule aimablement. Ce qui fait que c’est à moi de tout prendre en charge. Alors peut être pourriez vous m’aider… en descendant dans la soute pour voir comment aménager un espace vivable ?

Le journaliste, vaincu, baisse la tête en marmonnant. La réplique de Roslin est sans appel, et je ris sous cape ; cette petite femme qui ne mâche pas ses mots s’attire mon respect et ma sympathie.
Une fois toute opposition écartée, elle se dirige à nouveau vers le cockpit, son assistant et son pilote, en vue de mettre en place la tâche dantesque qu’elle a entreprise : trouver les survivants de l’Humanité à travers l’espace et constituer, ainsi, une flotte telle que nous n’en avons jamais connue.
Désirant l’aider de mon mieux dans cette tâche, je descends dans la soute pour procéder à son aménagement.

Il plane en bas un lourd sentiment de résignation ; nous avons perdu une guerre avant même de l’avoir commencée, les Cylons sont revenus, et nous avons assistés impuissants au génocide de notre espèce.
Jamais la mort n’a été plus présente, plus palpable ; les murs froids en acier de la soute me font désagréablement penser à une prison. Mais notre geôle n’est plus à présent constituée de barreaux de fer et d’étain ; car sur nos épaules repose aujourd’hui l’étau de notre Destin, notre Devoir, celui de survivre.

Alors je glisse le long de la paroi glacée, et j’observe ces gens, pour la plupart des journalistes pédants issus de la Haute, qui ne m’inspiraient que méfiance et mépris.
Et je les vois, se réconfortant les uns les autres, pleurant, espérant, tous égaux face à une même peur, la Mort.
Il n’y a plus de place pour la pudeur, nos âmes et notre chagrin sont à nu, et personne ne vous reprochera de pleurer.
Les larmes que j’ai tant refoulées, celles que je croyaient taries il y des années de cela, parsèment mes joues. Je pleure en silence, ne me souciant guère du regard des autres.
Je laisse mon chagrin m’envahir et tomber, larme après larme, laissant échapper un bruit presque cristallin sur le sol métallique.
Mes pleurs peu à peu s’assèchent et, épuisé par l’étendue de ma tristesse, je n’entends pas tout d’abord la personne qui vient me trouver.

-Peut être devrions nous… nous mettre à prier ?

Une femme à la peau ébène s’assied à côté de moi, drapée dans des étoffes de cérémonie.
Une originaire de Gemenon sans aucun doute. Malgré ma fatigue, je m’efforce d’être aimable.

-Je ne suis pas vraiment croyant vous savez…

-Oh ! Moi non plus, en dépit de mes attributs, je vous assure !

Devant ma surprise, elle rit, d’un rire franc et léger, un rire que je pensais ne plus jamais avoir l’occasion d’entendre . Comment peut-on rire, ici et maintenant, dans de telles circonstances ?

-Elosha.

-Pardon ?

-C’est mon nom. Et je pense qu’il n’est peut être pas trop tard pour au moins essayer.

-Alcée. Et je ne crois qu’en moi-même alors… à part m’adresser une prière, je doute de pouvoir entendre la parole des Dieux. dis-je ironiquement en levant les yeux au ciel.

-Cela ne tuera personne vous savez, qui sait, peut être sentirez-vous leur présence.

Elle commence à m’agacer. Que veut-elle, m’embrigader dans une secte ?

-Pourquoi êtes-vous venu me voir moi ? Je veux dire… Je suis sur que d’autres personnes seront ravies de prier avec vous ! Je désigne du doigt un homme un peu plus loin, qui, s’étant mis à genoux devant une minuscule statuette de bronze, priait Artemis en prononçant des paroles inextinguibles. Lui par exemple, je suis sûr qu’il vous accueillera mieux que moi !

Je l’avoue, l’amabilité n’a jamais été mon fort.
Un sourire triste flotte sur ses lèvres et d’une voix rauque elle murmure :
-Mais il n’est pas aussi seul que vous l’êtes… ni aussi seul que moi.

Je reste désemparé.
Elosha… la prêtresse qui avait perdu la Foi, n’entendait plus la voix des Dieux. Ils l’avaient abandonné, seule dans l’immensité vide de l’Univers.
Alors, la gorge nouée, elle reprend :

-Pourquoi… Pourquoi les Dieux nous ont-ils laissé à notre sort ? Pourquoi provoquer la disparition de leurs enfants ? Elle lève les bras au ciel, ses yeux embués de larmes. Déités !
Qu’avons-nous fait ?

Mais ni Zeus, ni Hermès ne répondent dès lors, seul un homme, un athée de surcroît, fait écho à son désespoir :

- Nous avons fait les Cylons…

Telle fut ma phrase sentencieuse. Les enfants de l’Humanité viennent réclamer le prix du sang.
Et plus rien n’est à dire.

L’une des choses les plus étranges et dérangeantes du voyage à travers l’espace est l’absence de repères temporels naturels ; car, ni Hélios, ni Séléné, ne parviennent à toucher le ténébreux néant - et nous par la même occasion. L’absence de paroles qui émanait de ma compagne d’infortune assise à côté de moi avait contribué à me déstabiliser et déformer ma conception du temps qui s’égrenait.


Dernière édition par Atlantrice le Sam 23 Mai 2009 - 18:13, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyLun 18 Mai 2009 - 20:29

Encore une suite: (le Ch I fait 24 pages...eh oui, c'est long)

Soudain, j’aperçois le pilote qui suit d’ordinaire Roslin à la trace – sa garde rapprochée ? – et semble chercher quelque chose. Curieux de découvrir l’objet tant convoité de ses recherches, je suis d’un oeil intéressé ses investigations. La solution ne se fait pas attendre quand il pose son regard sur moi. Enfin, pas exactement sur moi mais sur la silhouette drapée à ma gauche.

Le petit soldat s’avance d’un pas énergique et s’arrête devant nous, arborant un sourire soulagé. Elosha et moi nous relevons tant bien que mal, et j’en profite pour gratifier le militaire d’une grimace de douleur – le sol et les murs de la soute ne correspondent pas exactement à l’idée que l’on se ferait d’un palace, ne serait-ce que pour la décoration, mais d’autant plus lorsque nous abordons la notion du confort.

Une question me brûle les lèvres mais l’homme me prend de court, et s’adresse à Elosha :

-Je me présente, Capitaine Lee « Apollo » Adama. Voilà pourquoi il me disait quelque chose… Une seconde, le fils du Commandant est au service de la Secrétaire de l’Education ? Ce n’est pas banal ; je veux dire, militaires et politiciens nous jamais eu d’excellents rapports… A moins qu’il ne fasse qu’obéir aux ordres - dans ce cas, je le trouve particulièrement zélé.
Le fils d’Adama me serre la main avec amabilité.
Je m’excuse de vous déranger mais vous êtes bien la prêtresse Elosha ? L’intéressée acquiesce d’un discret hochement de tête.
Ma requête peut vous sembler étrange mais la Secrétaire de l’Education vous demande.

-Pourquoi Laura Roslin aurait elle besoin d’une prêtresse ? Une reconversion inopinée ?

A mon sarcasme, « Apollo » se contente de sourire, amusé, et de secouer la tête imperceptiblement.
Puis, son regard s’arrête à nouveau sur Elosha.

-Il ne s’agit pas de ça. Sans blague ? Nous aurions besoin d’un prêtre pour la cérémonie d’investiture de la nouvelle Présidente des 12 Colonies… Laura Roslin. Attendez une seconde, Laura Roslin, Présidente des Colonies ? Inutile de le cacher, j’avoue être surpris, mais en un sens, je ressens un certain soulagement ; Adar était un tel imbécile qu’il aurait pu tous nous amener à notre perte. « Apollo », diplomate, marque une pause, le temps que nous assimilions la nouvelle. Et il semble que vous soyez la seule personne membre de la classe Religieuse à bord… Pourriez-vous assurer ce rôle ?

Avec grande cérémonie, celle-ci répond d’une voix riche et profonde :
-Ce sera un honneur… Elosha ferme alors paresseusement les yeux et psalmodie doucement l’ Annoncement.




En y repensant je me souviens avoir eu du mal à me faire à son caractère. Tantôt franche et malicieuse, ma religieuse amie m’apparaissait parfois en transe et avare de paroles, presque mystique.
Je crois qu’elle n’a jamais vraiment cessé d’être à l’écoute des Dieux et, qu’en ces rares instants, elle atteignait cette extase réservée aux seuls adorateurs des Divins, cette plénitude cosmique qui l’amenait à la connaissance d’un Tout, s’élevant à leur égal.


L’heure de la cérémonie fut fixée sans tarder, et en attendant, je suis Elosha qui part à l’instant rejoindre la future Présidente. Celle-ci, enveloppée dans une couverture, s’affaire sur de la paperasse, alternant plans de secours et d’accueil aux ordres de missions à venir.

Elle paraît plus exténuée que jamais, mais malgré ses traits fatigués, une détermination farouche anime son regard et l’empêche de sombrer. Telle que nous la voyons, droite, fière et déterminée en dépit de l’épuisement, tout en elle renforce ma conviction de me battre, vivre.
Jamais femme - ni homme - ne me paraît à cet instant plus digne de la fonction de Leader des 12 Colonies, au service du Peuple.
Son regard pensif s’attarde un instant sur nous, pour enfin rappeler à son esprit notre présence.
Sursautant légèrement, l’air grave, elle nous salue alors que nous la rejoignons.

- Je suis désolée, je suis légèrement débordée… Mais je suis heureuse de vous voir. Elosha, j’aurais besoin que vous alliez voir Billy - le grand garçon aux cheveux bouclés - pour finaliser certains points de la cérémonie, si cela ne vous dérange pas. A ces paroles, Roslin le lui indique dans la pièce voisine avec son stylo. La prêtresse s’exécutant, elle se tourne à présent vers moi, aussi surprise que moi de me trouver ici. Je ne pourrais l’expliquer mais je sens qu’ici est ma place, et que je m’y rendrais plus utile.

- Peut être avez-vous besoin d’aide avec toute cette paperasse ? Je pressens déjà que son orgueil et sa fierté vont lui dicter sa réponse, et, alors même qu’elle entrouvre ses lèvres, j’entreprends de lui couper l’herbe sous le pied – enfin... la moquette. Vous-même avez avoué être débordée. Je comprends que vous ne vouliez pas déléguer une telle tâche, mais celle-ci vous empêche de vous concentrer sur d’autres problèmes d’égale importance.

C’est quitte ou double, mon insolence pourrait aussi bien me faire enfermer dans les tréfonds de la soute que la rendre plus réceptive à mon égard. Tout ce que je veux, c’est l’aider, juste l’aider. J’attends patiemment la sentence.
Après une courte hésitation, elle finit par me donner raison, appréciant l’aide qui lui est offerte.
Moi, un bureaucrate ? Toute cette histoire prenait vraiment une tournure inattendue.

Alors que j’entame le tri d’une 3ème pile de papier qui me semble insurmontable – je hais la bureaucratie -, Billy vient nous annoncer que la Cérémonie d’investiture peut commencer.
Roslin, tendue, joue nerveusement avec la feuille qu’elle est en train de tenir. Nous échangeons un regard et j’essaie de la rassurer, lui assurant de mon estime pour elle.
Elle pousse tout à coup un léger cri de douleur, la pauvre feuille – qui n’en est plus une - victime de son anxiété s’est vengée, à sa manière.
Suçant son pouce pour arrêter les perles de sang, elle se lève doucement. Puis, d’un pas lent, se dirige vers son Destin.


Dernière édition par Atlantrice le Sam 23 Mai 2009 - 18:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyLun 18 Mai 2009 - 20:31

Et encore une (désolée) :

Tous les journalistes sont réunis en cette journée interminable. Laura Roslin s’avance au centre de la pièce, à sa droite se trouve Elosha tenant les Anciennes Ecritures, à sa gauche se tient Billy, lui procurant un soutien infaillible. Le silence se fait, et la Cérémonie s’initie.

La femme de Gemenon déroule avec soin les lourds rouleaux des Ecritures et de sa voix chaude et douce s’adresse à Laura :
-Veuillez lever la main droite et répéter après moi… L’ancienne Secrétaire s’exécute, la main tremblant légèrement. Moi, Laura Roslin…

-Moi, Laura Roslin… Son regard si sûr il y quelques heures se parsème du doute.

-Déclare aujourd’hui et affirme… Tout le monde retient son souffle, une investiture Présidentielle dans les règles n’est déjà pas monnaie courante, et celle-ci s’exécute dans des circonstances hors normes.

-Déclare aujourd’hui et affirme… Sa voix devenue grave est emplie d’émotions, doute, peur, mais aussi courage, et volonté.
Du 43ème rang elle passa au 1er. De Secrétaire de l’Education, elle devint Présidente.
Par un tour de force du destin, Laura Roslin serait celle à qui nous devrions notre vie.


-Que j’accepte la fonction de Présidente des 12 Colonies de Kobol…

-Que j’accepte la fonction de Pré… elle inspira profondément… que j’accepte… la fonction de Présidente… des 12 colonies de Kobol.

-De toute les fibres de mon être…

-De toutes les fibres… de mon être… Une larme roule le long de sa joue, qu’elle s’empresse d’essuyer du revers de sa main. Le temps des larmes est révolu.

L’ère de l’Exode a commencé.


Dans la pièce plongée dans le silence, se trouve la nouvelle dirigeante des Colonies ; Le cérémonial s’est achevé et tous l’ont laissé assumer ses nouvelles fonctions.
La plupart se sont retirés, et seuls quels hommes épars sont restés, dont je fais partie, s’affairant et ne restant pas en place - à mon exception… bouger partout, s’essouffler, et avoir un visage écrevisse pour n’obtenir qu’un résultat limité, n’ont jamais fait partie de mes prérogatives.
Assise dans un fauteuil, me faisant face, la Présidente s’octroie quelques minutes de repos.

Une lueur de frayeur passe dans son regard. Je baisse lourdement les yeux et me replonge dans mon travail pour la laisser dans son intimité. C’en est trop pour une seule journée, trop pour une seule femme.

Ignorant alors tout de la maladie qui la rongeait à l’époque, je parvenais tout de même à la comprendre. Elle n’avait plus rien à perdre… Ce n’était pas pour elle qu’elle résistait, c’était pour nous.



Lee Adama vient nous trouver, nous avons récupéré un rapace à la dérive, émettant à l’aide une balise de détresse. A son bord se trouvaient un pilote, quelques survivants, et le fameux Docteur Gaius Baltar.
La pilote, répondant au nom du Lieutenant Sharon « Boomer » Valerii, conte le récit à la Présidente de ce qu’elle a pu voir depuis l’attaque. A ses côtés, un garçon ne semble vouloir s’en détacher. Amère, elle avoue tout d’abord avoir dû laisser son co-pilote sur Caprica, contre sa volonté. Le dégoût d’elle-même et de son acte transparaît dans le moindre de ses gestes ; si elle a mené les survivants jusqu’à nous, c’est par devoir envers son ami, et son uniforme.

Elle faisait partie d’un escadron de Mark VII chargé d’« accueillir ces foutus Cylons comme ils se doit ». Mais alors que l’offensive allait être lancée, que les Cylons attaquaient… les Vipers n’ont strictement rien fait. Pas de transmission, pas de coup de feu… Rien. Ils se contentèrent de dériver, laissant le loisir aux Cylons de les canarder. Comme si on les avait débranché, comme si… sa voix se brise et son visage s’affaisse, cette grande gueule semble avoir atteint ses limites. Elle se reprend, la voix à présent plus douce, moins agressive. Deux choix s’imposaient à « Helo » et à elle ; se faire tuer par les Cylons en ne pouvant rien faire, ou bien prendre la fuite.

La deuxième option leur avait été salutaire, ils avaient réussi à atteindre l’orbite de Caprica et à s’y poser pour réparer le Rapace. Au loin, des explosions retentissaient, et dans le ciel assombri s’élevaient de gigantesques colonnes, typhons de sable et de poussière. Le chaos ambiant contrastait avec le paisible silence qui s’était installé dans la prairie où ils avaient atterri. Alors qu’elle finissait de réparer leur vaisseau, elle vit un groupe de survivants affolés, fuyant les attaques, approcher.
Dans cette situation résidait un choix difficile ; ils n’avaient qu’un Rapace qui n’admettait qu’un poids limité, et ils étaient trop nombreux pour être tous secourus.
Il fut décidé de tirer au sort le nom des personnes pouvant monter à bord. Ils prirent en priorité les enfants, puis vint le tour des adultes. Ceux-ci priaient tous pour leur survie, sachant que leurs chances étaient minces. Quelques-uns furent à nouveau tirés au sort. Peur et consternation régnaient parmi le reste du groupe de survivants.
Intervint alors « Helo » qui avait reconnu le célèbre Professeur Gaius Baltar, chercheur pour la défense, et l’un des plus brillants scientifiques de sa génération. Son ami avait fait son choix, Baltar devait vivre, quoi qu’il en coûte, fut-ce au prix de sa propre vie.
La jeune femme s’y opposa, il n’était pas question qu’il prenne la place de cet homme, mais « Helo » fut catégorique.
Alors, obéissant à son devoir de Pilote, elle remonta dans l’appareil, s’installa aux commandes, jeta un dernier regard à l’homme hors du Rapace qui lui lançait un sourire encourageant, et s’envola pour l’espace, laissant son co-pilote derrière elle.

Le lieutenant achève son récit en s’adressant directement à la Présidente, la regardant droit dans les yeux. L’échange n’a lieu qu’une fraction de seconde mais elles se sont comprises. Sharon fera tout ce qui est nécessaire pour mettre les Cylons en difficulté et assurer leur anéantissement ; sa rage à leur encontre n’a, en cet instant, plus de limites. La Présidente accepte cela, mais tempère sa requête silencieuse en lui demandant de l’aider à trouver d’autres vaisseaux de survivants à l’aide du Rapace. Celle-ci, légèrement surprise, accepte les nouveaux ordres présidentiels.


Nous la regardons s’éloigner, suivie de près par « Apollo ».
Je ne peux m’empêcher de demander :

-Vous croyez qu’elle va réussir à mettre de côté sa haine des Cylons pour privilégier l’aide des personnes en détresse ? Je veux dire… et si elle en rencontrait en route ?

Un sourire triste et malicieux se dessine sur ses lèvres :
- Elle fera ce qui lui a été ordonné. Son devoir est la seule chose a laquelle elle se raccroche maintenant. Si elle cessait d’agir comme tel, la culpabilité d’avoir laissé son ami serait trop grande, et elle ne pourrait le supporter. Elle se tourne vers moi, rencontrant mon regard. J’ai l’impression qu’on me broie l’estomac. Dans ses yeux perçants, il n’y a plus de place pour le doute. Laura Roslin est sure de ce qu’elle avance, et je ne peux que la croire.
Et si le cas échéant elle rencontrait des Cylons en route… elle privilégiera le sauvetage des survivants. Elle suivra les ordres.

J’acquiesce et me remet fébrilement au travail.
On ne peut impunément déranger la Présidente des Colonies.
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyLun 18 Mai 2009 - 20:34

Suite de Ch I : si vous avez été jusque là pourquoi ne pas continuer? ; )

Deux heures plus tard, le plus gros de la flotte est déjà constitué et des vaisseaux de toutes tailles et de toutes formes.
Roslin avait raison, « Boomer » s’acquitte au mieux de sa tâche, et je suis heureux de reconnaître m’être trompé.
Je suis la dirigeante, accompagnée de son assistant, sur un vaisseau croisière.
Elle met un point d’honneur à évaluer la situation auprès des civils, et ceux-ci lui en sont reconnaissants, heureux que l’on se préoccupe de leur sort.

Dans le vaisseau-serre la chaleur est étouffante, je sens une goutte de sueur rouler lentement le long de ma tempe droite, mais je n’y prête déjà plus attention. J’entrevois la Présidente en pleine discussion avec le capitaine de l’énorme vaisseau – le Colonial à côté à l’air d’un vulgaire pot de yaourt -, puis celle-ci se dirige vers une petite fille solitaire jouant avec une poupée de chiffons, et s’assied à côté d’elle.
Laura Roslin a été institutrice, je m’en souviens à présent, elle doit donc être à l’aise avec les enfants – en ce qui me concerne je n’ai pas vraiment d’opinion là-dessus… J’apprécie les enfants mais il se trouve que je ne suis pas la créature la plus patiente qui soit.

-Salut, comment tu t’appelles ?

La petite fille joue un temps avec sa poupée, coiffant ses tresses, puis répond sans lever les yeux de la tâche qu’elle s’est donnée :

-Cami.

-C’est un joli nom, moi c’est Laura. Laura se penche légèrement pour lui sourire gentiment.

L’enfant daigne enfin lever ses yeux, clignant vivement des paupières comme si elle ne remarquait qu’à l’instant sa présence.

Le capitaine nous informe qu’elle voyageait avec ses grands-parents et que sa grand-mère s’est sentit mal à l’annonce de l’attaque.
L’enfant s’anime soudain, elle explique à Laura que ses parents viendront la chercher à l’astroport, qu’ils mangeront du poulet au dîner, et ajoute fièrement que son père lui lira une histoire avant de s’endormir.
Tant de faits superflus que la Présidente écoute attentivement, comme si cela eut été la chose la plus passionnante qui soit.

Je ressens une certaine tristesse face à l’ignorance et à l’innocence de cette fillette.
Ses parents ne viendront pas la chercher, pas plus que son père ne lui lira une histoire avant de la border ; qui s’occupera d’elle si l’état de sa grand-mère ne s’améliore pas ?

Cami a l’air si confiante en le fait que tout va bien se passer… alors que rien ne va plus.
Pour elle, l’arrêt du vaisseau n’est qu’un retard, rien de plus, avant qu’elle ne retrouve l’amour et la chaleur de son foyer.
J’ai envie de hurler.
Pourquoi ne veut-elle pas comprendre que son foyer n’est plus, qu’elle ne reverra plus ses parents, qu’elle ne pourra plus les serrer dans ses minuscules bras d’enfant !
Je suis partagé entre l’envie de la secouer et de la prendre dans mes bras ; je veux pleurer et rire avec elle de notre malheur.
Cette tragédie noire est d’un humour morbide.
Ah, si les Dieux existent, ils doivent bien rire au sommet de l’Olympe, à observer les pauvres hères que nous sommes, nous battant contre la mort !
Je me détourne vivement, le spectacle n’a que trop duré, ma gorge et mes yeux me brûlent.

La Présidente interprète ma brusque reddition comme le signe de notre départ, et annonce au capitaine qu’elle mettra tout en œuvre pour les aider.
Elle dit au revoir à Cami en la prenant dans ses bras, geste qu’elle n’a pas prémédité. Elle la serre un peu fort, mais j’ai l’impression qu’elle retient de lourds sanglots.
Le trajet du retour vers le Colonial s’effectue en silence.



Nous sommes à nouveau à bord et déjà le capitaine Adama vient nous trouver, l’air préoccupé ; je m’éloigne, trop tourmenté par ce qui s’est passé plus tôt. J’ai besoin de quelques minutes ; j’ai conscience de ne pas être professionnel mais je me retrouve acteur d’un conflit qui me dépasse. Je ne devrais pas être là, mais j’ai demandé à en faire partie ; il faut maintenant que j’assume mes choix, mes responsabilités.
Frakking Cylons ! (Foutus Cylons !)

Je regarde à nouveau Roslin, le visage de celle-ci s’est décomposé. Il s’est passé quelque chose mais j’étais trop absent pour y prêter attention. Elle demande à Adama quelques minutes de réflexion que celui-ci, compréhensif, s’empresse de lui donner, la laissant seule à ses pensées. De réflexion à quoi ?

Les secondes passent et se ressemblent, et aucune parole n’est prononcée.
Elle élève la voix, parlant en l’air, mais s’adressant distinctement à mon intention :

-Que devrais-je faire d’après vous ?


Je la regarde, trop choqué pour répondre. Laura Roslin vient de me demander conseil, à moi. Elle est à ce point désespérée qu’elle parle à un parfait inconnu, et elle est à ce point débordée qu’elle lui demande de l’aider.
Je retrouve l’usage de la parole pour m’excuser :

-Je n’ai pas entendu ce dont le Capitaine et vous aviez parlé, je suis désolé, j’étais ailleurs…

Elle acquiesce d’un air absent comme si cela n’avait pas d’importance, puis d’une voix marquée :
-Les vaisseaux que nous avons rassemblé… tous ne possèdent pas de système de bond PRL… Nous allons essayer de rapatrier un maximum de gens mais… si les Cylons arrivent…

Le bond Plus Rapide que la Lumière… La seule arme que nous ayons contre les Cylons, la seule chose garantissant notre survie. Sans ce système, nous ne pourrions fuir face à eux. Sans lui, notre mort est assuré. La lumière se fait dans mon esprit.

-Attendez… je marque une pause… Vous voulez dire que nous allons les laisser ici ?

-Je…Je n’en sais rien… Elle baisse les yeux, l’air coupable.

Elle ment. Nous avions essuyés quelques attaques et nous savions que l’on ne s’en sortirait pas sans bond PRL.
Sa décision est irrévocablement prise. C’est la seule chose à faire, mais elle ne peut pas encore l’admettre. Elle doit, ici et maintenant, se salir les mains pour sauver ce qu’il reste de l’Humanité.
Elle se tait et tente de se raccrocher à quelqu’un ; d’ordinaire il s’agit de son assistant, mais la Présidente l’ayant congédié, la tâche m’incombe de la conseiller.

-Écoutez… Déités, je n’arrive pas à croire ce que je suis en train de suggérer ! Je pense que vous savez ce que vous avez à faire.

Elle savait. Et ce qui décida ensuite sa première véritable décision Présidentielle, celle qui nous semble inhumaine, celle que personne ne pourrait prendre à votre place.
Pour la première fois - elle me le confia par la suite -, elle sentit son cœur s’enserrer dans un étau de glace.

Je la laisse à mon tour, seule, contemplant l’ampleur de sa décision. En condamnant des milliers de personnes, elle sauvait des dizaines de milliers de vies.
Tout n’est plus, en ces temps présents et sombres, qu’une question de chiffres.


Les Cylons ne vont plus tarder. Un chasseur a effectué un bond de reconnaissance, et ils n’ont jamais été aussi près…


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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyLun 18 Mai 2009 - 20:36

On y est presque (enfin, plus que 10 pages...)

C’est le cœur lourd, les épaules chargées d’un insupportable fardeau, que la Présidente ordonne aux vaisseaux de rejoindre l’orbite de Ragnar, lieu de rendez-vous qu’avait donné le Galactica.
Je reviens de la soute, ayant parlé à Elosha pour lui expliquer la raison de mon absence – mon nouveau « travail » -, et je croise l’assistant de Roslin.
Ayant pris ses instructions, Billy s’apprête à les transmettre, mais il se ravise en retournant face à la Présidente.

-Je pensais que vous aimeriez savoir… il baisse les yeux douloureusement…La petite fille que vous aviez rencontrée, Cami… son vaisseau ne peut pas faire le bond… Entendant cela, je prends conscience de l’horreur que je viens de commettre quand j’ai conseillé la Présidente.

Roslin reste silencieuse, puis parvient à articuler :
-Merci, Billy… mais le cœur n’y est pas.

Celui-ci incline légèrement l’échine puis retourne à l’avant du vaisseau. De part et d’autre de la pièce, nous ne disons mot. Cette petite fille que nous avions rencontré, si fragile, tellement aimante… Cette toute petite fille qui avait tant envie de revoir ses parents, de les prendre dans ses bras… et qui s’apprête à les rejoindre. Rarement je ne me suis autant vomi qu’en ce jour là. Rarement je ne me suis autant haï.

Adama avait raison, les Cylons ne se sont pas contentés d’envoyer un éclaireur, ils sont maintenant là.
Dans le vide qui nous entoure, jamais l’ennemi n’a été aussi proche ; d’eux, je n’ai eu que des échos, et je contemple maintenant par le hublot les instruments de notre destruction.
Roslin a pris sa décision et les appels d’aide déchirants des vaisseaux démunis n’y changeront rien ; il est trop tard pour rapatrier les passagers de ces infortunés appareils…

Je me lève, j’ai besoin de bouger, et je me précipite dans la pièce voisine. Une fois dans les toilettes, je m’asperge d’eau le visage. Les traits tirés et fatigués, envahi par la honte, je ne me reconnais plus.
Le compte à rebours a commencé, et nous entamons un bond sans retour…




Ragnar et son atmosphère orageuse… L’orage magnétique est censé tenir les Cylons à distance. Dans cette purée de pois, notre convoi parvient enfin à trouver le Battlestar Galactica.

Je suis maintenant lié à Laura Roslin par un fardeau commun. Elle seule n’est pas responsable de ce choix, il s’agit de moi et de moi seul qui l’y ai incliné.
Mais contrairement à moi, Roslin fait front ; car tout n’est pas fini, à dire vrai, rien n’est encore réellement commencé. Je me hais, je me hais car j’ai tué, je me hais car j’inflige à cette femme un fardeau qui ne devrait pas être sien, et je me hais car je me repose sur elle, pesant sur son âme et son esprit.

Moi qui m’étais mis à suivre ses pas je veux rester sur le Colonial 1 alors qu’elle compte se rendre sur le Galactica. C’est mieux ainsi… et ce que je croyais, mais je me trompais.

A ma grande surprise, Laura Roslin refuse que je reste sur le Colonial.
Je suis comme son 2ème assistant me dit-elle ; puis, devant mon absence de réponse, elle ajoute abruptement qu’il est hors de question que je fuie mes responsabilités, et qu’elle a besoin de moi.

Responsabilité… en entendant ce mot j’ai l’impression que l’on m’assène une gifle… nous portons une même culpabilité, et elle continue bravement le combat, alors que je me contente de fuir...

Je ne fuirai pas, plus maintenant.


Une fois à bord du Galactica, Billy et moi suivons pendant un moment la Présidente et « Apollo » jusqu’à un homme grand au crâne plus que dégarni, le colonel Saul Tigh, le second du Galactica. Avant de pénétrer dans la pièce, Roslin se tourne vers moi et me sourit, le message est implicite : elle s’en sortira seule, pourquoi ne pas faire un tour et en profiter pour glaner quelques informations chez les militaires ?
J’obéis aux ordres et comprend enfin la raison de ma présence, je la retrouverai plus tard.
Laura Roslin a à présent toutes les cartes en main.
Elle m’a observée durant les heures que nous avons traversé ensemble, et elle connaît mon ressentiment, je lui suis enchaîné. Elle sait que, même si je ne suis pas responsable directement, je me sens coupable et lui suis dès à présent « loyal ».
Et, bien qu’elle se doute que je ne suis pas dupe, elle sait que je n’ai pas l’embarras du choix.
Foutue politique ! Roslin a conscience de se servir de moi, et je n’arrive pas à lui donner tort !
Auparavant, ne serait-ce que par principe, je n’aurais pas tenu compte de ses ordres…mais tout a changé.


Me voilà devenu les yeux et les oreilles de Roslin - dans certaines cultures archaïques, nous appelons ça un « espion », mais je suis sûr que notre dirigeante bien aimée appellerait cela de la « collecte d’informations »
Sa demande est cependant justifiée sur ce point, les militaires risquent de lui poser certains problèmes, notamment en ce qui concerne l’avenir de la Flotte ; en effet, nous ne sommes pas sur que le Commandant acceptera ne nous garantir sa protection. Et sans vaisseau lourd militaire pour nous protéger… nous sommes condamnés.
Glaner quelques infos ça et là ne peut que nous être utile pour la suite, si le Commandant est récalcitrant.
J’entrevois l’implacable logique de la Présidente…


J’erre dans les couloirs pour enfin me rendre compte que je suis perdu. Le sens de l’orientation n’a jamais été mon fort et tous ces couloirs se ressemblent tellement. Heureusement, je croise un groupe de techniciens, et j’en profite pour faire d’une pierre deux coups.
Ceux-ci me prennent en pitié - ah, les civils… - et, de fil en aiguille, me conduisent jusqu’au hangar m’expliquant à quel point cela a été dur pour eux aussi. Ils n’ont eu d’autre choix que d’effectuer le bond…



Ils ont essuyés de nombreuses pertes. Ma gorge se noue, je repense à Cami.
Je leur raconte alors l’attaque telle que nous l’avons vécu. Je ne devrais sans doute pas faire ça… mais ils sont humains, ce ne sont pas les robots auxquels je m’attendais, et je veux leur faire ressentir que leur souffrance est partagée.
La radio, la nouvelle investiture présidentielle…
Un officier qui nous accompagne semble plus affecté que les autres par mon récit, mais il se tait, s’enfermant dans son mutisme.
Il s’agit d’une femme, aux cheveux bruns noués en une lourde tresse lui arrivant aux épaules, qui prend brusquement la parole lorsque je demande où est le Commandant Adama.

-Sur Ragnar, comme ses hommes, il est parti chercher des munitions.

Sa voix est grave, et malgré cet éclaircissement je pressens que quelque chose ne s’est pas déroulé comme prévu. Tous me semblent un peu nerveux.

-Mais il devrait déjà être rentré je me trompe ?

Elle hoche de la tête. Tous semblent gênés, les militaires n’aiment pas être faillibles. Il s’est retrouvé piégé avec un trafiquant d’armes à la suite d’une explosion en bas. Mais il ne devrait pas tarder à revenir…

Nous arrivons au hangar et les techniciens partent de leur côté… L’officier et moi sommes à présent seuls. Elle ne semble pas vraiment bavarde. Essayant d’engager la conversation je lui demande son nom, en me présentant.
Elle penche la tête, pensive, comme si elle réfléchissait intensément à ma question et n’y voyait aucune réponse simple à me donner. Le chef mécanicien Galen Tyrol arrive en trombe et se charge de répondre à sa place. Il semble d’humeur massacrante.

-« Sick » ! Qu’est ce que tu fous ?

« Sick » ? Amusant comme nom de code…
L’objet de sa fureur fait une légèrement moue de désapprobation, comme si on la dérangeait alors qu’elle effectuait une tâche importante.


-Désolée Chef, j’ai été chargée d’escorter ce civil qui a eu la bonne idée de se perdre, elle passe la main par-dessus son épaule, me désignant du pouce avec flemme, et je n’ai pas eu le temps d’aller chercher les munitions au hangar.


Je rêve ou elle m’utilise comme couverture ?
Tyrol émet un son inintelligible, du genre si-vous-n’aviez-pas-été-officier-je-vous-aurais-botté-le-train, puis, furieux, se détourne en lui criant d’aller chercher ces foutus munitions vite fait si elle veut ne pas se retrouver à tuer les Cylons au lance-pierre.


Dernière édition par Atlantrice le Lun 18 Mai 2009 - 23:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyLun 18 Mai 2009 - 20:37

une autre suite pour la route?

-Nous manquons d’effectifs… « Sick » vient de répondre à ma question muette … voilà pourquoi un « officier » est chargé d’amener des munitions. Enfin… son ton est à nouveau réprobateur… voilà pourquoi la bleusaille est chargée d’amener les munitions serait plus juste.

-Et utiliser un civil pour se protéger de la fureur du Chef, ça fait partie des ordres de la bleusaille ?

Elle me jette un regard furieux, et commence à repartir dans les couloirs.

-Nous sommes en guerre, sauf contre ordre du Commandant, on n’aurait jamais dû vous laisser déambuler seul à bord du Galactica sans un militaire pour vous accompagner. Je ne fais qu’appliquer le règlement.

Ben voyons… En attendant, me voilà flanqué d’une escorte. Pour la discrétion, on repassera.
Et vu la sècheresse du ton employé par ma future camarade, j’ai l’impression que sa compagnie me sera fort agréable.

Les militaires semblent plus détendus, et ma suite en profite pour venir aux nouvelles.
Apparemment, le Commandant est rentré, et est, en ce moment même, en train de s’entretenir avec la nouvelle Présidente des Colonies. Je reste soucieux, le sort de la Flotte se joue en ce moment même, le mien y compris. Tout repose sur la Présidente.

Je jette un coup d’œil sur ma voisine. Elle aussi semble pensive, le sort de la Flotte la préoccuperait elle ?

-Qu’en pensez vous ?

La jeune femme sursaute, interrompue dans ses pensées. Elle me regarde furtivement, puis fixe l’horizon.
-Je ne sais plus quoi penser… Ces foutus toasters mériteraient qu’on les envoie tous par le fond, et pour ça, je préconise qu’on en élimine le plus possible… Elle soupire Une chose est sure, si on fait ça, on n’y survivra pas…
D’un autre côté, si l’on ne fait que fuir, on les retrouvera sur notre chemin, c’est certain.
Et puis… il s’agit de notre honneur, de notre devoir. Elle ajoute cela comme pour se justifier. Puis, elle ferme les yeux, l’ironie peinte sur son visage. Vous devez trouvez ça stupide, vous les civils, mais… la confiance d’Adama, mes amis du Galactica… c’est tout ce qu’il me reste à présent, alors…
Je suivrais le Commandant et les ordres, quels qu’ils soient.

Tout le monde semble se raccrocher à la hiérarchie, tous fuient les conséquences de leurs actes à venir ; et je ne vaux pas mieux que les pilotes…

-Je vois… je ne suis pas confronté au même dilemme que vous, à vrai dire, seules deux options s’offrent à moi.
Option numéro un : Adama nous abandonne, et je meurs sous le feu Cylon, d’une mort assez rapide, il est vrai ; avec un peu de chance, Hermès me guidera jusqu'à l’Olympe, où m’attendent Bacchus pour une cuite mémorable – autant en profiter, je serais mort - et Aphrodite, pour la plus belle partie de jambes en l’air de toute ma vie.


J’arrive enfin à la faire sourire. Un sourire discret, je l’avoue, mais un sourire tout de même. Heureux de cette victoire, je me sens revivre.
Option numéro deux : Adama nous assure notre protection et les Cylons nous prendront en chasse. Avec leur technologie, ils risqueront un jour de nous rattraper et effectuer le bond ne sera plus suffisant. Je continue avec une emphase non dissimulée… Et je mourrais sans doute aussi sous le feu Cylon, la seule différence étant que, cette fois, la mort aura été plus lente.
Pourtant, je ne sais pas pourquoi, j’ai une nette préférence pour l’option deux… L'instinct de conservation sans doute.

Elle émet un léger rire, à mi chemin entre le sanglot et la joie.
Une chose est sure, cela se situe quelque part entre les deux.
Si elle possède le sens de l’humour, sa compagnie ne pourrait pas m’être si désagréable en définitive…

Nous sommes interrompus par Billy qui vient me trouver ; malgré la gravité de la situation, la joie est visible sur son visage.

-Adama a accepté !

J’en aurais pleuré. Le ressentiment que j’avais envers Laura Roslin commence à s’estomper.
Je me tourne vers « Sick », son soulagement est visible, mais la tension sur ses épaules n’a pas disparu. C’est vrai, la joie aidant, j’avais oublié, nous ne nous en sommes pas encore sorti.

Faisant écho à mes pensées, Billy m’annonce, l’air à nouveau sérieux, que les Cylons sont là, à l’extérieur,mon cœur manque un battement et que le nouveau chef de la flotte établit un plan pour assurer l’échappée de la Flotte, avec le Galactica.
Le plan sera risqué… Utiliser le Battlestar comme appât, et résister, le temps que la Flotte civile s’échappe hors de l’orage pour effectuer un bond.
Les vipers et le vaisseau de guerre essaieront de tenir le temps que les civils soient en sécurité en effectuant un bond hors de la ligne rouge.
Fools ! (imbéciles !) Nous avancerons en terrain inconnu !
Mais c’est la seule chose à faire… si nous voulons avoir une chance d’échapper aux Toasters.

Un homme portant l’uniforme passe à ce moment là, et informe « Sick » qu’elle doit se préparer pour un briefing urgent de dernière minute. Celle-ci lui annonce qu’elle arrive, puis nous fait à nouveau face.

-Je dois y aller, le devoir m’appelle semble-t-il. La légère moue désapprobatrice refait son apparition. Elle commence à se détourner, nous adressant un signe de la main. Si l’envie vous prenait de vous cacher sous la table, ou de mourir de terreur, lorsque la bataille bat son plein… N’oubliez pas de penser à nous !

Serait-ce de l’humour, ou une manière détournée d’asseoir sa supériorité?
Alors qu’elle se met à accélérer le pas, je lui crie, ignorant toute notion du ridicule :
-Je ne connais toujours pas ton nom !

Elle se retourne, en continuant de marcher à reculons, et m’adresse un grand sourire :
-Si je survis… tu l’auras ! Alors… prie pour qu’il ne m’arrive rien !


Dernière édition par Atlantrice le Sam 23 Mai 2009 - 17:49, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyLun 18 Mai 2009 - 20:39

Plus que quelques pages :

Nous n’avons désormais plus rien à faire sur ce vaisseau.
Nous rentrons sur le Colonial, attendant les ordres, et je rends compte des informations récupérées. Celles-ci concordent avec la version d’Adama.

Alors que nous patientons dans ce qui sera le futur bureau rectangulaire, Roslin ne semble pas inquiète. Enfin… dire qu’elle ne l’est pas serait un mensonge, elle arrive cependant à mieux camoufler ses émotions. Son masque Présidentiel se voudrait confiant vers l’avenir, mais cela ne me rassure guère.

Nous commençons enfin à bouger, nous serons parmi les premiers à nous échapper - priorité présidentielle oblige.
Empli d’appréhension, je jette un dernier regard à l’atmosphère orageuse et oppressante qui nous tient lieu de protection à l’encontre des Cylons.

Nous sortons enfin de l’orage magnétique… A travers la vitre, j’aperçois au loin de minuscules vaisseaux s’élançant à notre rencontre tel une nuée de frelons, un essaim de mort, qui commence à se déployer en formation.
Entre les énormes vaisseaux mères et leurs nuées de chasseurs ne se trouve qu’un vaisseau, le seul à pouvoir tous nous sauver, le Galactica.
Celui-ci n’attend pas pour répliquer et lance les vipers.
Je crois n’avoir jamais autant eu peur de toute ma vie. Je m’étonne encore aujourd’hui de n’avoir pas eu de cheveux blancs.
Les vaisseaux de combat s’élancent, silencieux, furtifs, entamant avec grâce un ballet mortel avec l’ennemi.
Je pense aux pilotes, dans l’espace, personne ne les entendra crier.
Ils doivent être maintenant seuls, face à leur propre peur. Toutes mes pensées m’arrivent par bribes, je ne maîtrise plus rien.
Des coups de feu sont tirés. Roslin déclarait que la guerre était finie, elle avait tort.
Elle est imminente.

Je songe à Cami… Si petite Cami…
Je songe aussi à « Sick »… J’aimerais connaître son nom.

Je perçois une légère lumière, une explosion, l’un de nos vipers vient d’être détruit ; quelques secondes… juste quelques secondes, avant que notre vaisseau n’effectue le bond.
Encore ébranlé par la violence et l’horreur de la scène à laquelle je viens d’assister, je ne comprends pas tout d’abord que nous sommes hors de danger.
Tout cela s’est passé trop vite, et l’image reste imprimée sur ma rétine.
Je revois, encore et encore, les Cylons détruire, et la mort du pilote, brève, mais douloureuse.
Je revois la nuée s’abattre sur lui. Et je le vois à nouveau, essayant désespérément d’esquiver, mais n’arrivant pas à effectuer la manœuvre.

De mes entrailles s’élève une plainte aigue, inhumaine.
Je l’entends à présent hurler de terreur et de souffrance, dans les tréfonds de mon être.
Ma peur se mêle à la sienne, mon désir de vivre est si grand ; je ne veux pas mourir, je ne veux pas que nous mourions tous !
Alors, je fais une chose que je n’aurais jamais pensé possible.
Je ramène mes mains devant moi, entrelace mes doigts… et je commence à prier.


3ème jour de la Nouvelle Ere (6ème jour de Thanatos)
Battlestar Galactica (Hangar 318)


-C’est avec le cœur lourd que nous vous remettons leur corps, ô Seigneurs de Kobol…

Tels sont les mots d’Elosha.
En ce 3ème jour de la Nouvelle ère, nous sommes rassemblés, pour que se déroule la cérémonie funéraire, et rendre ainsi hommage aux victimes des Cylons.
Combien de pilotes sont morts dans ce combat ? Combien mourront encore avant que ce bain de sang ne prenne fin ?
A mes côtés se trouve « Sick », droite et immobile ; la novice, les paupières closes, écoute attentivement la prêtresse. Le silence règne, et seule la voix d’Elosha se fait entendre, se répercutant dans l’immense salle.

-Nous vous prions également de veiller sur nous, avec indulgence et amour,
Comme vous l’avez fait pour nos ancêtres…il y a bien longtemps,
Comme vous l’avez fait, en guidant nos pas hors de Kobol.
Je retiens un léger soupir, de peur de troubler la gravité de l’instant. Les visages renfrognés, fermés, ont perdus tout espoir de se trouver, à nouveau, un foyer. En cet instant, l’Univers même retient son souffle.
Aujourd’hui nous espérons, et prions, pour que nous trouvions un nouveau monde, et que nous puissions recommencer… une nouvelle vie.
So say we all. (C’est ce que tous, nous disons.)

-So say we all. Mais le cœur n’y est plus, tout n’est plus qu’un murmure sans espoir. Nous remuons à peine les lèvres.

A ce moment là, je vois distinctement le Commandant Adama, pour la première fois.
Je l’avais déjà observé il y 2 jours, peu avant l’attaque Cylon, mais… pas comme cela. Irradiant de charisme, il se détache de l’attroupement que nous formons, brisant l’harmonie des lignes rangées. D’un pas lent, il s’avance vers Elosha, puis nous refait face ; d’un air grave et sévère, il répète alors :

-So say we all.

Et nous lui répondons tous, obéissant à son ordre muet. So say we all…
Puis, il reprend :

-So say we all. Sa voix a tonné, plus forte.

Et nous lui répondons, à nouveau ; peu à peu, notre réponse s’amplifie.
-So say we all.

-So say we all ! Il est empli d’une fureur et d’une force nouvelle.

Avec lui nous répondons, aussi fort que nous le pouvons. So say we all !


Satisfait, il entreprend de contourner les corps enveloppés. Tous, nous nous taisons, et suivons sa progression en silence.

-Ce ne serait pas eux qui auraient de la chance ? Sa voix grave est accusatrice. C’est ce que vous vous dites n’est ce pas ? Tous accusent le coup. Oui, c’est ce que nous nous sommes tous dit. Nous avons quitté notre monde, notre bond nous a conduit au-delà de la ligne rouge, dans un endroit encore inexploré. Des provisions limités, du carburant limité, aucun allié… et surtout, aucun espoir. Sa voix gagne en puissance Peut être aurait-il été préférable de mourir rapidement dans le monde des Colonies, avec nos familles… plutôt que de mourir ici, lentement, dans le vide de ce monde obscur.
Où devons nous aller ?
Que devons nous faire ?
Silence.
« La vie peut commencer dans tout l’Univers. » Ce sont les premiers mots des manuscrits sacrés. Et il est parfaitement clair que nous ne somme pas seuls. Il nous regarde, fier et haut. Elosha, l’Humanité compte une 13ème colonie n’est ce pas ?

-Oui… Dans les temps anciens, une 13ème colonie aurait quitté Kobol pour une planète lointaine appelée la Terre, tournant autour d’une étoile inconnue.

-Cette étoile n’est pas inconnue. Je n’en crois pas mes oreilles ; personne ne veut y croire. Je sais où elle se trouve. La Terre… Le secret le mieux gardé que nous ayons, connu seul des Commandants et de l’Amirauté !
Maintenant, nous avons un refuge où nous pouvons aller… Il s’interrompt. Ce ne sera pas un voyage facile… il sera très long et pénible… Mais je vous fais le serment, Il désigne à présent les morts, silhouettes figées dans leur linceul, sur la mémoire de tous ceux qui reposent devant vous, que nous la trouverons.
…Et la Terre, sera la planète des Hommes.
So say we all. So say we all.
So say we all. So say we all.
So say we all! So say we all!
Puis, dans un souffle… so say we all…

Le monde est suspendu à ses lèvres. N’attendant qu’un mot, un seul, pour se remettre à tourner.

-Rompez.

Et c’est l’explosion de joie. Nous sommes heureux, soulagés. Enfin, une infime mais ténue lueur d’espoir. Je ne sais comment je me retrouve dans les bras d’un colosse, pleurant de toutes les larmes de son corps, manquant de me broyer les os. La tension et l’abattement ne sont plus qu’un souvenir lointain, le soulagement et les rires ont remplacés l’atmosphère étouffante des jours précédents.

A côté de moi, « Sick » éclate d’un rire cristallin, m’entourant à son tour de ses bras – avec le colosse, ça commence à faire beaucoup, je vais finir par ne plus pouvoir respirer.
La Terre… Quelle que soit la distance, un foyer nous tend enfin les bras.



Ce que nous a donné Adama ce jour là n’avait pas de prix. Il ne s’était pas contenté de nous donner l’Espoir, il ne s’était pas non plus contenté de sauver nos vies.
Il avait réalisé bien plus. Il nous avait donné une raison de vivre.


Je me dégage de l’étreinte de « Sick », une question reste en supens :
-Tu ne m’as toujours pas dit ton nom… Celle-ci a, en réponse, un sourire espiègle.
-Stheno. C’est bizarre non ?






Ainsi s’achève le Commencement, Ier Chapitre de notre Exil,
Le Premier Cycle de notre Histoire est introduit.


Notre Quête de la Terre n’est encore qu’un ébauche,
Mort, sang, et amour tracent à présent notre route, sinueux voyage vers notre Terre Promise.


Notre Règne touche à sa fin, mais le Cycle n’est que la roue du Destin.
50 000 êtres restent, 12 milliards s’en sont allés.
Le Destin, facétieux, nous montrera la voie.
Et il en sera ainsi, jusqu’à la prochaine fois…



A présent approchez, vous, fils d’exilés, et écoutez l’Histoire que je vais vous conter…



Voilà , c'est un peu long, mais si vous avez été jusqu'au bout... j'espère que cela vous a plu.
N'oubliez pas de me dire ce qui ne va pas ! Des commentaires sont aussi appréciables! =)


Dernière édition par Atlantrice le Ven 29 Mai 2009 - 21:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyMer 20 Mai 2009 - 15:59

Eh bien, je suis arrivé au bout ^_^

C'est chouette. Tu glisses dans ton récit pas mal d'éléments du pilote, ce qui crée évidemment un lien assez fort avec la série Razz

Tu comptes donc nous re-raconter les événements de BSG du point de vue "limité" d'un seul humain. Je dis "limité", car bien sur cela exclu toute vue d'ensemble comme dans la série mais nous permettra par contre de suivre la vie d'une personne et son évolution dans ce milieu. J'attends la suite pour pouvoir commenter cela, en tout cas jusqu'à présent c'est bien fait Wink

Par contre, j'aimerais comprendre pourquoi tu utilises quelques fois les dialogues anglais plutôt que ceux en français. Tu les trouves meilleurs que la VF ?
Cela ajoute une touche d'originalité en tout cas ^^

Sinon :
Citation :
Aquarion était une colonie était une planète relativement discrète,
Je me demande s'il n'y a pas un petit souci avec cette phrase.

Donc, je ne sais pas trop quoi penser. Vu que nous connaissons à l'avance l'intégralité de l'histoire, tu vas devoir pas mal jouer sur cet Alcée Thiryn. Et jusqu'à maintenant, c'est bien fait, je ne peux que dire : la suite!
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyMer 20 Mai 2009 - 16:57

héhéhé... en effet je compte le raconter du point de vue humain! Pour l'instant j'en suis au chapitre IV, mais je compte sauter quelques épisodes qui ne sont guère "interessants" au niveau de l'arc scénaristique que je veux développer.

Citation :

J'attends la suite pour pouvoir commenter cela, en tout cas jusqu'à présent c'est bien fait

Merci! J'essaie de coller le plus possible à l'univers de la serie ,tout en essayant de m'en détacher. Mais c'est assez difficile -_-'

Pour ce qui est des dialogues Vo/VF .. en effet, je trouve qu'ils rendent mieux en Vo, comme par exemple le "frak" (incontournable) , et le "so say we all " qui me semble inimitable. =)

En fait, je vois cette fanfiction comme, avant tout, un hommage à cette série, un complément, si tu préfères.

Pour ce qui est d'Alcée... je n'en dis pas plus, si ce n'est que tous les noms, les mythes que je rajoute à l'histoire, ont un sens .
J'essaie donc de developper l'histoire de BSG tout en développant la mienne, mais pour cela il va falloir que je n'ennuie pas trop le lecteur!

Edit : J'ai corrigé le problème de la phrase, merci de me l'avoir signalé! ^^
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptySam 23 Mai 2009 - 17:32

Wooh ! Voila, j'en suis venu à bout. Je ne réalisais pas ce que je faisais subir à mes lecteurs en leur livrant des chapitres de 30 pages. ^^ Bien, il est vrai aussi que je me suis laissé distraire. Mais qu'importe, voila qui est fait.

Atlantrice a écrit:
J'ai beaucoup hésitée à poster cette histoire sur internet. Mais vu qu'on m'y a encouragé, j'ai décidé de vous la faire partager. Si j'ai choisi ce forum c'est avant tout parceque je garde le souvenir de sympas forumeurs à la critique contructive (non, je ne fais pas de la lèche)=p . J'espère donc qu'elle vous plaira.
Merci pour ce vote de confiance. Wink

Le scénario que tu as choisis pour cette fic est très délicat. Il s'agirait donc de relater les évènements de la série d'un point de vue extérieur, celui d'un individu certes en contact avec les cercles du pouvoir sans pour autant détenir toutes les informations... Tu risques de marcher sans cesse au bord du piège qui consiste à tomber dans la redite, voir de devoir sauter par-dessus, et plonger dedans par moment (Ok, je m'arrête là avec cette métaphore). Je me suis lancé dans un projet similaire avec ma fiction Stargate Chronicles, qui donne ma vision romancée des évènements majeurs de la série, autour d'axes définis par chaque chapitre.
Tout cela pour dire que je connais cette difficulté. ^^

J'aime beaucoup ton introduction, dramatique tout en restant sobre. C'est une bonne entrée en matière, qui se concentre sur l'essentiel mais pose efficacement une atmosphère.

Atlantrice a écrit:
Maintenant, c’est clair, notre race est au bord de l’extinction.
Quand au sort des 12 milliards d’Hommes qui peuplaient nos chères colonies…il ne nous est plus permis de douter là-dessus.
Je trouve cette conclusion un peu rapide. Après tout, seule cinq colonies ont été touchées, pour autant qu'ils sachent. C'est certes terrible, mais de là à tenir pour acquit qu'il en va de même pour les autres et qu'il ne reste plus aucuns survivants...

Je trouve la réaction de Roslin après l'annonce bien peu diplomate. Même s'il est légitime qu'elle ait les commandes (et là, je précises que ce n'est pas le cas au sens stricte, car il n'est pas vraiment dans ses attributions je pense de mettre des journalistes au travail, mais ce n'est pas bien important, et elle est en tout cas la mieux placée pour cela Wink), je trouve en revanche fort maladroit de sa part de commencer aussitôt à donner des ordres, sans se fendre d'une parole rassurante ou de deux-trois mots aimables pour ménager l'entourage. Bien sûr, sans doute est-elle bouleversée elle aussi par l'annonce, et peut-être est-ce la raison de sa brusquerie, mais cela en tout cas ne se sent pas.

Atlantrice a écrit:
Une fois toute opposition écartée, elle se dirige à nouveau vers le cockpit, son assistant et son pilote, en vue de mettre en place la tâche dantesque qu’elle a entreprise : trouver les survivants de l’Humanité à travers l’espace et constituer, ainsi, une flotte telle que nous n’en avons jamais connue.
Comment ton narrateur est-il au courant de cela, à ce stade du récit ? Est-ce une annonce faite par le lui futur, qui sait déjà tout ?

Il en tout cas rafraichissant de retrouver la Roslin des premiers temps, celle qui prenait les décisions qui s'imposaient mais ne s'était pas encore suffisamment endurcie pour rester impassible en apparence. A ce stade de l'histoire, elle est davantage institutrice que présidente, mais déjà confrontée à de terribles choix.

L'histoire de cette petite fille m'a provoqué un pincement de coeur, et lorsque j'ai appris le destin auquel elle se trouvait condamnée, j'ai soudain pris conscience de toute l'horreur de cette décision, tout comme Alcée. Je trouve cela assez ironique. Il est assez déplaisant de songer que l'on peut lire des lignes évoquant une telle tragédie avec intérêt mais sans réel émotion, et se trouver soudain concerné à cause d'une brève rencontre avec une mignonne petite fille. Hélas, il en va toujours ainsi, depuis la Bosnie jusqu'aux massacres du Rwanda. Loin des yeux...
Ce passage en tout cas apporte beaucoup au récit, il est donc heureux que tu ais eu l'intelligence de le placer (à moins que ce ne soit un élément du pilote ?... Je ne me souviens plus à vrai dire !).

Par contre, il aurait peut-être été utile de détailler davantage le déroulement des évènements entre les vignettes de la série. Pour exemple, moi qui avait oublié l'épisode du nuage magnétique, je dois avouer que le voir soudain mentionné comme s'il avait toujours là m'a un peu destabilisé. Wink

J'ai édité ton texte pour corriger les fautes que j'ai vu, et j'ai cité ci-dessous quelques erreurs nécessitant davantage qu'une simple rectification.

Spoiler:

Bien, comme je viens de le dire, il y a quelques fautes d'orthographes et néologismes (^^), quelques maladresses aussi dans le style ; mais je crois qu'une relecture attentive pourrait suffire à repérer la plupart d'entre elles. De manière générale, peut-être que t'attarder un peu plus sur tes textes permettrait de les rendre plus aboutis. Mais c'est une fic qui se laisse lire, avec un rythme généralement bien mené.
Je dois avouer avoir un peu de mal avec les histoires narrant un quotidien, sans intrigue en marche. Évidemment, ici, il y en a une ; mais c'est celle de BSG, que nous connaissons déjà. Introduis-tu par la suite des axes secondaires, inédits ?
Voila, j'espère que mon commentaire pourra t'être utile, et que tu ne m'auras pas trouvé trop sévère. ^^
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptySam 23 Mai 2009 - 19:24

bon je suis dégoutée.... à cause d'une frappe "malencontreuse" , mon message de réponse que j'avais tapé depuis 40 minutes vient de disparaitre.... je suis ravie -_-

Bon je résume, désolée Skay mais là je suis vraiement dégoutée, je m'étais vraiment appliquée... mais de voir tous mes efforts reduits à néant....

Donc
:

Oui j'ai conscience qu'il s'agit d'un sujet de fic casse gueule, et j'ai parfois l'impression de marcher sur des oeufs, mais je trouve ça extrêment stimulant.
En fait, il s'agit d'un défi que je me suis lancé : d'ordinaire, les rares écrits que je produits ne dépassent guère les 10 pages.
Or , sur cette fic, je suis sure que, si je l'achève , elle oscillera vers les 500.
Bon j'en suis seulement à 50....mais c'est un début =)

Pour la réaction de Roslin, je ne la trouve pas trop autoritaire. En fait, je l'avais perçu comme ça : elle vient d'apprendre qu'elle a un cancer en phase terminale, que l'humanité a été décimée, n'a pas d'experience du commandement, et elle fait face à un équipage d'hysteros ... qu' elle soit "brusque" ne me semble pas si étrange ! Après ce n'est que mon pt de vue.. il est sans doute érroné. (dsl j'avais une meilleure version de cet exposé avce quelques variantes et de meilleurs arguments... mais il a été effacé *grince des dents* )

Citation :
Comment ton narrateur est-il au courant de cela, à ce stade du récit ? Est-ce une annonce faite par le lui futur, qui sait déjà tout ?
C'est exactement ça! ^^ J'avais oublié de mettre en italique... C'est maintenant rectifié !

Pour Cami : la scène fait effectivement partie du Pilote et je la trouve incroyablemnt importante. Lorsque j'ai vu le Pilote pour la première fois...c'est cette scène qui m'a le plus marquée. J'avais peur de mal la retranscrire, alors je suis heureuse qu'elle t'ai touchée.

Citation :
Par contre, il aurait peut-être été utile de détailler davantage le déroulement des évènements entre les vignettes de la série. Pour exemple, moi qui avait oublié l'épisode du nuage magnétique, je dois avouer que le voir soudain mentionné comme s'il avait toujours là m'a un peu destabilisé.
Oui, j'hesitais à detailler plus car, ne l'oublions, pas il s'agit d'un "compte rendu" de l'Histoire. Je voulais donc éviter le plus possible les descriptions et autres... il en est de même pour les évènements, Alcée ne sait pas vraiment tout ce qui se passe...
Mais c'est vrai que cela peu paraître un peu abrupt... Je vais donc revoir ça dans les prochains chapitres.

Citation :

Je dois avouer avoir un peu de mal avec les histoires narrant un quotidien, sans intrigue en marche. Évidemment, ici, il y en a une ; mais c'est celle de BSG, que nous connaissons déjà. Introduis-tu par la suite des axes secondaires, inédits ?

Je vais tenter d'introduire un axe secondaire inédit en effet, que je compte développer petit à petit.
Mais c'est assez dur car la marge de manoeuvre pour rester fidele à l'oeuvre, est très étroite.

Pour ta séverité...tu restes juste. Tant que c'est justifié, je ne peux qu'essayer de m'ameliorer, et prendre en compte tes remarques. ; )
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyLun 25 Mai 2009 - 20:04

Atlantrice a écrit:
Bon je résume, désolée Skay mais là je suis vraiement dégoutée, je m'étais vraiment appliquée... mais de voir tous mes efforts reduits à néant....
'tain ! J'ai lu cette phrase là en premier, ça m'a foutu la trouille ! affraid J'ai cru que je t'avais dégouté à vie de la Fanfic... pale
C'est pas bien de me faire des frayeurs ! protest

Atlantrice a écrit:
bon je suis dégoutée.... à cause d'une frappe "malencontreuse" , mon message de réponse que j'avais tapé depuis 40 minutes vient de disparaitre.... je suis ravie -_-
Arf, condoléances... On a tous connus ça, et parfois ça donne envie de hurler de te taper sur les murs (ça m'est déjà arrivé trop souvent, d'ailleurs grrr).
Contre ça, je te livre mon astuce : toutes les deux lignes, Ctrl+A puis Ctrl+C, Ctrl+C, Ctrl+C.
Ctrl+A permet de "Sélectionner tout" (à savoir, ton post), et le Ctrl+C de le copier bien sûr. Comme ça, même en cas de manœuvre maladroite, ta prose est sauve, prête à être Ctrl+Vée, ou collée. ^^
Pourquoi trois Ctrl+C ? Parce que j'ai une fâcheuse tendance à rater mes Copier. ^^ Cela fait perdre cinq secondes sur tout le post, et permet d'éviter les mauvaises surprises...

Atlantrice a écrit:
Oui j'ai conscience qu'il s'agit d'un sujet de fic casse gueule, et j'ai parfois l'impression de marcher sur des oeufs, mais je trouve ça extrêment stimulant.
Bien, l'essentiel est de garder le danger bien présent à l'esprit. ^^

Atlantrice a écrit:
En fait, il s'agit d'un défi que je me suis lancé : d'ordinaire, les rares écrits que je produits ne dépassent guère les 10 pages.
Or , sur cette fic, je suis sure que, si je l'achève , elle oscillera vers les 500.
Bon j'en suis seulement à 50....mais c'est un début =)
hi hi Comme l'a si bien dit Adrastée des Filles d'Ananké : "il faut bien prendre la galaxie par un bout..." :tealc:

Atlantrice a écrit:
Pour la réaction de Roslin, je ne la trouve pas trop autoritaire. En fait, je l'avais perçu comme ça : elle vient d'apprendre qu'elle a un cancer en phase terminale, que l'humanité a été décimée, n'a pas d'experience du commandement, et elle fait face à un équipage d'hysteros ... qu' elle soit "brusque" ne me semble pas si étrange ! Après ce n'est que mon pt de vue.. il est sans doute érroné. (dsl j'avais une meilleure version de cet exposé avce quelques variantes et de meilleurs arguments... mais il a été effacé *grince des dents* )
Disons qu'en tant que politicienne, il me semble qu'elle devrait sentir que la brusquerie n'est pas la meilleure méthode. Je l'imagine plutôt soit se taire, soit dire ce qu'il faut... La présidente, même à l'époque, ne me semble pas du genre à parler sans avoir murement pesé ses mots.
Cependant, et j'insiste sur ce point, ton point de vue est tout aussi valable ; il correspond simplement à ta vision du personnage. Mais c'est délicat, car ton narrateur n'ayant pas connaissance de ces données, il ne peut les mettre en évidence aux yeux du lecteur. Peut-être aurait-ce pu se faire via une intervention du Old Alcée ?... Ma fois, ce n'est qu'une scène parmi tant d'autre. ^^ Je suis un peu beaucoup perfectionniste, c'est parfois un atout et parfois très casse-pied ! biglol

Atlantrice a écrit:
j'hesitais à detailler plus car, ne l'oublions, pas il s'agit d'un "compte rendu" de l'Histoire. Je voulais donc éviter le plus possible les descriptions et autres... il en est de même pour les évènements, Alcée ne sait pas vraiment tout ce qui se passe...
Il n'est pas nécessaire de donner beaucoup de détails, deux lignes pour expliquer leur présence dans le nuage aurait suffi.
Le choix du narrateur est encore un choix risqué, car s'il en sait plus que la plupart, il ignore tout de même beaucoup de choses.

Atlantrice a écrit:
Je vais tenter d'introduire un axe secondaire inédit en effet, que je compte développer petit à petit.
Bien, c'est tout ce qu'il fallait, cela va permettre de combler les vides entre les scènes d'action que ton personnage ne peut pas connaitre. ^^
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyMar 26 Mai 2009 - 19:27

Citation :
C'est pas bien de me faire des frayeurs !

mouahaha ! *senseï... je vous en prie...apprenez moi le rire machiavelico-moqueur qui tue !*
Ne crois pas t'en tirer à si bon compte mon cher Skay, j'ai encore besoin de tes conseils !

Citation :
Contre ça, je te livre mon astuce : toutes les deux lignes, Ctrl+A puis Ctrl+C, Ctrl+C, Ctrl+C
Je prends note ! Mais je sens que je ne vais pas y penser à chaque fois....

Citation :
Comme l'a si bien dit Adrastée des Filles d'Ananké : "il faut bien prendre la galaxie par un bout..."
Adrastée...ta sagesse est infinie ^^

Citation :
Je suis un peu beaucoup perfectionniste, c'est parfois un atout et parfois très casse-pied !

*se souviens avec émotion du coup de virgules* ( je te taquine hein?)
Je ne m'étendrais pas la dessus... ma "jolie argumentation " me suffit ! =)

Citation :
Bien, c'est tout ce qu'il fallait, cela va permettre de combler les vides entre les scènes d'action que ton personnage ne peut pas connaitre.
Le probleme c'est que cet axe secondaire est conséquent.... mais il mettra du temps à se reveler dans toute son ampleur (l'idée est très claire dans ma tête) , je vais donc aussi essayer d'inserer d'autres axes de moindre importance. (mais pour l'instant je n'ai que quelques idées...il va falloir que je réflechisse serieusement à penser à en noter d'autres, une fois que celles ci auront été utilisées.)

Pour l'instant je réecris une petite partie de mon chapitre II qui ne me semble pas satisfaisante, et essaie d'ameliorer quelques trucs.
Donc, je posterais la suite vendredi soir je pense, voir samedi.
Et je vais essayer de rendre cela... plus présentable (ton perfectionnisme a du bon, skay ! ><)
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyMer 27 Mai 2009 - 18:45

Atlantrice a écrit:
Citation :
C'est pas bien de me faire des frayeurs !
mouahaha ! *senseï... je vous en prie...apprenez moi le rire machiavelico-moqueur qui tue !*
En fait, faut que ça vienne du fond de la gorge, que ça roule crescendo, et puis que ça explose soudain avec des consonnes fracassantes et des "h" aspirés, pour s'achever sur une note un peu croâssante.
Muahahahaha-HAHAHAHAAAHAAAÂÂ !... Twisted Evil

Atlantrice a écrit:
Citation :
Contre ça, je te livre mon astuce : toutes les deux lignes, Ctrl+A puis Ctrl+C, Ctrl+C, Ctrl+C
Je prends note ! Mais je sens que je ne vais pas y penser à chaque fois...
C'est que tu n'as pas perdu ta réponse assez souvent... mrgreen

Atlantrice a écrit:
Citation :
Je suis un peu beaucoup perfectionniste, c'est parfois un atout et parfois très casse-pied !
*se souviens avec émotion du coup de virgules* ( je te taquine hein?)
Oui enfin là c'était pas un détail ! XD

Atlantrice a écrit:
je vais donc aussi essayer d'inserer d'autres axes de moindre importance. (mais pour l'instant je n'ai que quelques idées...il va falloir que je réflechisse serieusement à penser à en noter d'autres, une fois que celles ci auront été utilisées.)
Cela peut vraiment être de petites choses sans importance stratégique... Par exemple, ton héros peut se prendre d'affection pour un jeune garçon et s'arranger pour lui procurer un autographe du CAG du Galactica, ou bien décider de s'entrainer à manier une arme et entamer quelques séances de tir... Des trucs qui peuvent nous renseigner sur le personnage, lui donner une évolution. Enfin, comme tu le sens, le projet est déjà bien ambitieux. ^^

Atlantrice a écrit:
Et je vais essayer de rendre cela... plus présentable (ton perfectionnisme a du bon, skay ! ><)
Heureux de l'entendre. ^^
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyMer 27 Mai 2009 - 20:13

Citation :
Citation :
Atlantrice a écrit:
je vais donc aussi essayer d'inserer d'autres axes de moindre importance. (mais pour l'instant je n'ai que quelques idées...il va falloir que je réflechisse serieusement à penser à en noter d'autres, une fois que celles ci auront été utilisées.)

Cela peut vraiment être de petites choses sans importance stratégique... Par exemple, ton héros peut se prendre d'affection pour un jeune garçon et s'arranger pour lui procurer un autographe du CAG du Galactica, ou bien décider de s'entrainer à manier une arme et entamer quelques séances de tir... Des trucs qui peuvent nous renseigner sur le personnage, lui donner une évolution. Enfin, comme tu le sens, le projet est déjà bien ambitieux. ^^

héhé alors, je n'avais pas besoin que tu me fasse la remarque...parceque c'était exactement mon objectif ! Que le personnage prenne corps, devienne plus vivant, complexe. (après je ne sais pas si j'y arriverais)

Citation :
Citation :
Atlantrice a écrit:
Et je vais essayer de rendre cela... plus présentable (ton perfectionnisme a du bon, skay ! ><)
Heureux de l'entendre. ^^

j'ai dit "essayer" ne t'attends pas à la panacée ! (du moins.... pas tout de suite mrgreen )
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyVen 29 Mai 2009 - 21:05

Alors Skay tu es prêt pour le chapitre 2 ? Webkev ?

J'ai essayé de corriger mes fautes mais étant malade ( un rhume en mai, non mais je vous jure) .... j'ai une bonne *ahem* excuse au cas où les fautes vous piqueraient les yeux !
J'attends evidemment des commentaires. mrgreen

Ensuite je vous montrerais ma vision de ce chapitre. (non, je ne dirais rien )
Here we go !

Cycle Ier
Chapitre II : Tempus Fugit



A l’aube du Rien, régissait Chronos,
Maître du Chaos, passeur du monde,
D’un règne sans partage il instaura sa gloire.
Mais le pouvoir n’est rien,
Et de sa déréliction, le Temps se languit ;
Alors, de la Clémence du Néant, se dressa Rhéa,
Sœur de son sang, porteur d’une même engeance.
Il épousa son corps, divine voûte nocturne,
Et conçu par son amour, les Célestes de l’Empyrée.
Mais de sa Descendance, Chronos craignit pour sa vie.
De sa Cruauté aveuglé, il engendra le parjure,
De sa Cupidité troublé, il commit l’inavouable,
Et de sa progéniture, avidement, il se sustenta.

Seul s’éleva Zeus, âme ardente commandant aux tempêtes ;
De sa Foudre incandescente, il blessa le Père.
De sa Colère flamboyante, il meurtrit l’Eternité.
Ainsi, le temps, à jamais figé, se mit à saigner,
S’écoulant sans heurts, hors de sa prison de chair,
Il s’enfuit, laissant son maître, brisé et honni.
Pour qu’à jamais croisse le Tout, Bienveillant et terrible,
Meneur de vie,
Semeur de mort.

Ecritures de la Pythie, Tempus Fugit, Verset 2 Chapitre 1 Epître 5

7ème jour de la Nouvelle Ere (11ème jour de Thanatos)
Colonial 1


Cloc.
130 heures…Dans une vie, c’est peu de chose...
Mais dans notre situation actuelle, où le moindre drame peut survenir à tout instant, c’est le temps qu’il faut pour que tout bascule…
Et que le monde devienne un enfer.

Cloc.
5 jours…5 jours sans dormir, où la moindre once de sommeil semble durer une éternité.
Ma fatigue et ma crainte sont, à présent, mes seules compagnes.
Ma vue se trouble, ma nuque est douloureuse, je n’arrive plus à empêcher mes mains de trembler.
Ils ont fini par nous retrouver… tel qu’il était prévu ; j’avais néanmoins espéré qu’ils ne viennent jamais.
Il y a 5 jours, Adama nous a affirmé détenir la route de la Terre, et nous l’avons cru.
Nous le croyons encore… c’est la seule chose qui nous pousse à tenir désormais.
Les Cylons sont venus, à l’aube du 3ème jour, emplis de fureur, pour anéantir leurs parents.
Je ne sais comment nous en avons réchappé, effectuant le bond, fuyant par le seul –et unique- espoir de sauver nos vies.

Cloc.
Mais ils ne se sont pas contentés des prémisses d’une attaque.
Ils réapparaissent sans cesse, pistant notre trace, attaquant sans relâche.
Ils nous harcèlent, et la protection du Galactica, les vipers qu’il envoie…tout cela ne change rien.
Les cadavres jonchent notre route, et la mort nous accable.
Nous ne en sortirons jamais… La situation semble désespérée.
Pourtant, nous résistons ; oui, avec toute l’énergie du désespoir, nous tenons … et nous fuyons.
Mais cela ne suffit pas, ils nous traquent, et semblent décidés à achever le travail – a-t-on jamais vu enfants montrer autant d’ardeur dans leur tâche …nous devrions être fiers !

Et toutes les 33 minutes… ils reviennent.
Cloc.

Frakkin’ clock ! (Foutue pendule !) Je n’en peux plus, chaque seconde qui passe est un supplice. Ce tic-tac, effroyablement régulier, va me rendre malade.
Je mourrais pour avoir le droit de fracasser le cadran sur le mur.

La Présidente, exténuée, s’occupe des rapports avec Billy.
Il n’y a pas 5 minutes je l’assistais à mon tour, mais j’ai eu droit à mon quart d’heure de pause bien mérité.
De toute manière, mes mains tremblaient tellement que je n’arrivais plus à grand-chose.
Tout ce que nous avons à faire maintenant, c’est attendre… et espérer.
Je jette un coup d’œil à l’horloge murale, marquée d’un emplacement, peu après le 6 : « 33 ».
Le décompte a déjà commencé, plus que 12 minutes…et nous verrons, une fois encore, les vaisseaux mères venir à nous, dans un éclair de lumière aveuglant.
Pour quel bond, le 200ème ? J’ai perdu le compte.
Au dehors, dans l’espace froid et vide, les vipers effectuent leur ronde, et se tiennent prêt.

Cloc.
Dans la rangée à ma droite, un homme ne semble pas en meilleure forme que moi.
Les traits tendus, d’énormes cernes ornent ses yeux.
Gaius Baltar, a certes moins d’allure que la dernière fois où nous nous sommes vu.
Oh, je suis sûr qu’il ne se souvient pas de moi ; je pense d’ ailleurs que la seule chose dont il se soucie est sa propre personne.
Je ne peux le blâmer, il est brillant, et il le sait.
Et je le vois, légèrement recroquevillé, perclus de fatigue.
Il y a quelques années, nous fréquentions le même cercle - Je représentais la bête de foire, un Aquarion ouvert sur le monde et impétueux ! - et sa réputation d’homme à femmes l’avait déjà précédée.
Moi, l’intellectuel asocial, obnubilé par ma quête de Liberté, je ne prêtais que peu d’attention à son entourage. Je ne me plaisais à le fréquenter que s’il en allait dans l’intérêt de mon peuple.
Pourtant… je crois l’avoir envié, lui qui, malgré son égocentrisme évident, parvenait à se faire aimer des plus grands.

Qu’en est il maintenant de Gaius Baltar, cet être charmeur et distingué, qui se tasse à présent sur son siège ?

Cloc.
Plus que 10 minutes…
Mes mains se sont enfin calmées, et la douleur de ma nuque a cessée.
Je me sens serein, empli d’une douce torpeur ; les sons m’apparaissent, en cet instant, indistincts, déformés, comme si j’étais immergé.
Je m’enfonce plus profondément dans l’eau qui m’entoure, ne recherchant que le réconfort de cette chaleur apaisante.
Je me laisse aller, dérivant parmi les ondes, dans le silence absolu.
Il n’y a plus rien, plus de Cylon, plus de fatigue, plus de tristesse.
La plénitude de cet instant m’apparaît irréelle.

Le flux m’emporte dans des souvenirs lointains, et dans ma mémoire estompée, je revois mes réminiscences passées.
Avec aisance, je remonte le fil du temps.

Mycènes aux murs d’albâtre…
La ville portuaire semble scintiller sous le soleil accablant, ses rayons se reflétant sur l’océan en mille lueurs irisées.
La métropole n’a de « portuaire » que le nom, les bateaux n’ont, à présent, plus qu’un simple usage décoratif, témoignage d’un traditionalisme déchu ; et seules quelques rares voiles blanches voguent au rythme paisible des vagues.

J’écoute le chant de la Cité avec nostalgie, le cri des mouettes dans le ciel se mêlant au tumulte du marché.
Il se dégage de ses ruelles pavées une lourde atmosphère de regret et de repentir.
Je sens la brise marine caresser mon visage, alors que l’odeur entêtante et salée de l’iode m’enivre.
Je me dirige vers le rivage, le soleil m'aveuglant.
Sur le quai se découpe une vague silhouette d’enfant.
Son opacité contraste avec les couleurs vives qui se dégagent de ce tableau idyllique.

Au loin, l’Horizon s’assombrit, de lourds nuages parsèment le ciel, et le petit être reste là…à contempler l’océan.
La pluie ne tarde pas à tomber, inondant les planches de bois sombre, gémissant sous mes pas.
L’ombre se retourne, et dardant ses yeux sur moi, l’enfant rit aux éclats, levant les yeux pour contempler la fureur de Zeus.
Ses cheveux de jais, trempés et plaqués sur son front, ne semblent pas le gêner.
Au contraire, ils ne semblent qu’accroître son exaltation.
D’un geste soudain, il commence à s’élancer vers moi, les bras tendus, le visage empli de promesses.

Non.

Non, ça ne s’est pas passé comme ça…

Ce jour là je n’ai pas souri... pas plus que je n’ai ri.
Je n’en ai pas eu la force.
Je ne me suis pas retourné, je n’ai pas ressenti de gaieté.
Personne n’a marché sur la rive pour me rencontrer.
D’un geste résolu, j’ai marché jusqu’au bout du ponton, et d’un pas lent, j’ai avancé dans le vide.
J’ai voulu sombrer dans l’eau calme et paisible, la pluie, chantante, psalmodiant mon requiem.
A l’aube de ma treizième année, je me suis noyé.

Je laisse mon corps choir sous le rythme des vagues, je ne suis qu’un pantin.
Un pantin de chair, dont les fils emmêlés ont à présent été coupés.

Mais l’eau, tout à coup, s’embrase, la lumière m’aveugle, une explosion…
Je me perds dans le liquide tourbillonnant, s’écoulant hors du temps.

Et je m’éveille brutalement, en sueur, mon cœur battant contre mes tempes.
Frissonnant, je reprends peu à peu mes esprits ; juste assez pour entendre la voix du commandant de bord annoncer :
-…nous allons faire le bond d’un instant à l’autre…

Le même discours que le précédent, prononcé d’une voix égale, presque lasse – à croire qu’ils l’ont pré-enregistré.
Je suis encore fébrile, épuisé par mon récent cauchemar, mais le monde qui m’entoure commence à m’apparaître, enfin, distinctement.

Gaius prend alors la parole, d’une voix lasse et épuisée, il s’adresse plus à lui-même qu’à nous…mais nous l’écoutons –pour tout vous avouer, nous n’avons que ça à faire :

-Cela fait 5 jours… Le corps Humain, a des limites… il semble au bord de la crise de nerfs
Ainsi que l’esprit Humain. Il frémit légèrement. Il y a des stades qu’on ne peut pas dépasser, c’est un fait. Un fait prouvé. C’est comme ça, chacun de nous a ses limites. Pour appuyer ses mots, il ferme ses paupières, semblant chercher le repos, en vain.

Dans le Colonial, La Présidente et Billy, seules personnes encore en activité sur cet équipage, plus mort que vivant, se sont à présent tus.

Cloc.
Nous y sommes, encore, et notre ennemi apparaît dans le ciel.
A nouveau la bataille s’engage, et la course continue.
Sthéno doit être là haut elle aussi, luttant, assurant notre fuite.
A travers le hublot, la bataille fait rage, et j’aperçois un missile…qui se dirige droit sur nous.
Les chasseurs s’élancent, annoncés par la lueur écarlate qui teinte leurs yeux.
On va y passer. C’est la seule pensée cohérente qui m’effleure, alors que la distance entre le projectile et notre vaisseau s’amenuise...
Les escadrons se frôlent, la mort côtoie les deux camps, étirant son sombre voile sur mes yeux, lorsque le bond s’effectue.

Une fois encore nous avons survécu, je ne sais comment, mais le résultat est le même.
Nous avons gagné 33 minutes de répit.
Nous sommes avertis par le pilote que le 237ème bond a été effectué sans encombre. –merci, nous ne l’avions pas remarqué, que ferions nous sans cette précieuse information !
Un homme de grande taille se lève pour remettre l’horloge murale à 0.
Le compte à rebours est relancé…peut être serons nous tous mort avant la fin de la journée, mais une chose est sure, ce ne sera pas pendant les 32 minutes à venir.
Devrais je m’en réjouir ?
Je glousse nerveusement, la fatigue aidant, la situation me paraît risible.
L’esprit aussi a des limites…


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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyVen 29 Mai 2009 - 21:12

hop! hop! hop! Une petite suite de ce chapitre 2 :

C’est plus fort que moi, le rire s’empare de tout mon être. Les passagers – la Présidente incluse - me regardent, effarés.
Que puis-je y faire ? Je n’arrive plus à m’arrêter.

J’ai beau essayer de me retenir de respirer, cela ne donne aucun résultat, mon corps ne cesse de s’agiter de soubresauts.
Peu à peu, l’hilarité gagne d’autres personnes, qui me suivent dans mon fou rire.
Une femme, que je n’avais jamais remarquée auparavant, se cramponne à l’accoudoir pour ne pas tomber, tandis qu’un jeune homme, en face de moi, est plié en deux.
La nervosité, mêlée à un soulagement éphémère, entraîne une succession de rires.

L’humanité est en voie d’extinction, nous allons probablement tous mourir dans d’abominables souffrances, et nous nous gondolons.
C’est désopilant.
La pression accablante se relâche – légèrement -, la Présidente s’autorise même un sourire amusé devant les personnes qui tentent de ne pas glisser de leur siège.

Le moment est fugace ; au bout de quelques minutes, les gloussements s’estompent, et la morosité reprend le dessus.
Pourtant, quelque chose dans l’air a changé, imperceptiblement. L’accablement reste le même mais nous sommes plus… « paisibles ». - le terme est mal choisi pour définir ce qui emplit nos esprits, mais… -
Cela ne dure pas. Billy est réapparu, une feuille entre les mains. Il s’assied en face du bureau et, l’air désolé, tend le papier à la dirigeante :

-Le dernier comptage des survivants, Mme la Présidente. Les nouvelles n’ont pas l’air d’être réjouissantes.

Celle-ci prend la feuille et la contemple solennellement. D’un léger mouvement de tête, elle accuse le coup.
-On en a perdu combien ? 300 ? Elle est bien plus affectée qu’elle ne veut laisser paraître.

Son assistant acquiesce, mais tente d’atténuer le choc :

-Il y a eu une surestimation… Certains sont morts de leurs blessures, et d’autres ont disparus lors de la dernière attaque…

Mais Laura Roslin a cessé d’écouter. Elle se lève, la tête baissée, se détourne du bureau, puis, se dirige vers un tableau où le chiffre 50 298 est inscrit.
Ce tableau ne représentait pas seulement un simple nombre pour la Présidente des 12 Colonies… Il évoquait quelque chose de plus important, un symbole, l’espoir.
D’un geste lent, elle entreprend d’effacer le chiffre inscrit au feutre.
Nous avions cessé de compter nos morts, bien trop nombreux ; nous estimions à présent les vivants.
Elle écrit avec gravité un nouveau chiffre. Puis, elle enlève ses lunettes, bouleversée.
Nous ne sommes plus que 49 998 Survivants.

J’observe maintenant Gaius qui s’est retourné, assistant avec intérêt à la scène.
Il s’installe à nouveau dans sa position initiale, absorbé dans ses pensées.
Il semble marmonner, et je me demande si il n’est pas en train de perdre la tête.

Je le laisse à ses chimères et décide de me lever ; la Présidente hoche la tête à mon intention. Mon inaction n’a que trop durée.
Je prends la chaise que j’avais laissée vacante 25 minutes plus tôt, Billy me lance un sourire encourageant, et je me replonge dans ces magnifiques – et ô combien inestimables- comptes rendu de réserves de carburant.
L’aide de Roslin reprend alors :

-C’est…il regarde ses notes…le professeur Amarak.

Ce nom fait sursauter brutalement Baltar.
- Qui ça ? Nous le regardons tous, surpris.

Il se redresse rapidement et s’avance de quelques pas.
- Je suis sincèrement désolé d’interrompre votre conversation mais…
Qu’est ce que vous disiez ?

Billy bafouille :
-Oh, heu… je disais juste qu’un certain professeur… Amarak a demandé à parler à la Présidente.

-Le professeur Amarak…je vois. Il hoche plusieurs fois la tête comme si il agréait cette information, et déglutit bruyamment.

La Présidente, intriguée, intervient dans la conversation :
-Vous connaissez le professeur ?

Baltar entame une nouvelle série de « hochements de têtes ».
-Oui…, oui. J’ai travaillé avec lui au Ministère de la Défense. Et un nouveau hochement, un…

Billy regarde à nouveau la note.
-Il est écrit ici qu’il a découvert une information importante sur la façon dont les Cylons avaient pu vaincre les défenses coloniales. Et un autre…

-Ah oui ?son ton serait presque paniqué… Est-ce ce que vous allez lui parler ? Parce que, je peux le voir si vous êtes occupé…- quelle dévotion, ce comportement serait presque désintéressé !-

-En réalité, il veut parler en personne avec Mme la Présidente. L’assistant se tourne vers Laura Roslin.

La Présidente réfléchit un instant, puis regarde Billy:
-Il ne reste plus assez de temps avant le prochain bond. Je veux qu’il soit à bord au début du prochain cycle. Celui-ci note ses ordres, et la Présidente s’adresse alors à Baltar qui s’apprête à partir. Oh, merci professeur.

Et encore un hochement…
-A votre service, bon… d’un pas mal assuré il se dirige vers l’arrière du vaisseau, comme si il glissait.

Je retiens un ricanement. La Présidente sourit et nous regarde :

-C’est quelqu’un d’assez bizarre non ?

Billy approuve, alors que je me contente de déclarer :

-Complètement givré.

Je regarde l’heure, plus que 2 minutes… La présidente et moi échangeons un regard lourd de sens. A quelles pertes allons nous nous confronter cette fois encore ?
Dans le calme du vaisseau, seule la voix douce de Billy résonne encore, et nous attendons.


A l’extérieur du vaisseau, les chasseurs apparaissent, et, dans la confusion et la destruction la plus totale, nous entamons notre 238ème bond…


Le Bilan des pertes est plus accablant que jamais. On nous informe de la perte d’un vaisseau civil : l’Olympic Carrier.
A bord du Colonial 1, le 1er assistant effectue un nouveau compte, mais nous ne nous faisons pas d’illusions.
1 300 personnes se trouvaient à bord de ce vaisseau. 1 300.

La Présidente se tourne face au mur mais j’ai le temps d’apercevoir son visage ; des larmes embuent ses yeux.
Pour ma part, je serre les poings et, furieux, j’enfonce profondément mes ongles dans ma paume, en fixant le sol. Je pleure à mon tour, mais de rage. Malgré la fatigue, je n’ai envie que d’une chose, aller faire la fête aux grille-pain, leur faire ressentir notre souffrance.
Ne veulent ils donc pas nous laisser en paix ? 12 milliards de morts ne sont pas suffisants, non, il faut qu’ils nous exterminent tous, jusqu’au dernier !
Je marmonne un « frak », à peine perceptible, entre mes dents.

D’une voix affectée, nous tournant toujours le dos, Roslin demande :
-Allons y, quel est le suivant ?

Mon voisin se charge de répondre à ma place :
-Dans l’ordre des appels ?

-Oui. Mais d’abord…où est le professeur censé se trouver à bord…Quel est son nom déjà ? Elle se tourne et lance à Billy un regard interrogateur.

-Le professeur Amarak.

-Oui, c’est ça. Où est il ?

-Il se trouvait à bord de l’Olympic… Le ton de Billy est navré, et il n’est pas le seul.

Je regarde la Présidente, et nous nous fixons, aucun mot n’est échangé.
La malchance semble nous poursuivre, où que nous puissions être.
Nous n’osons pas appeler cela autrement de peur de nous heurter à notre propre Fatalité.
Nous préférons croire à un coup du hasard, qu’au message que semble nous tendre le Destin.
Et jamais nous n’admettrons que l’Humanité est vouée à disparaître, jamais.


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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyVen 29 Mai 2009 - 21:17

Et une autre *ton chantant* :

Roslin inspire longuement, cherchant à reprendre courage. Mais comment retrouver ne serait ce qu’une trace de bravoure quand la situation est à ce point critique ?
Exténuée, elle nous demande quelques minutes.
Comment ne pas lui accorder, à elle, qui n’a presque pas dormi depuis près de 5 jours et demi ?
Elle effleure délicatement de ses doigts le bois de son bureau, songeuse, et joue distraitement avec le cadre photo posé devant elle.
Les yeux mi-clos, elle se balance doucement sur le fauteuil, son index semblant battre la musique d’une mélodie inaudible.
Billy et moi échangeons un regard entendu.


Le temps s’écoule, inexorablement, et le décompte arrive à son terme.
M’attendant à un nouvel appel nous informant d’un bond imminent, je m’appuie contre le dossier de mon siège, me massant les tempes.
Je ne comprends pas tout de suite que quelque chose cloche.
Pas d’explosion, pas de bataille… Pas de Cylons.
Dans l’espace qui entoure le vaisseau ne se trouvent que la Flotte et le Galactica…

Le compte à rebours est dépassé depuis 3 minutes et aucune annonce ne se fait entendre.
Je ne peux y croire, pas après tous ces bonds ! La logique de cette éventualité m’échappe…
Je m’interdis d’espérer, ce serait trop dur à supporter.
Pourtant… je me demande si cela n’aurait pas un rapport avec la perte de l’Olympic.
Mais quelque chose dans cette évidence m’échappe… ça a l’air tellement simple, trop simple.

La Présidente ouvre brutalement les yeux. Les yeux écarquillés, surprise, sa voix prend une intonation calme où perce l’espoir :
-Cela fait combien de temps ?

- 6 minutes. A la voir ainsi, je ne peux m’empêcher de sourire et de souhaiter, de toute mon âme, que l’Ennemi a bel et bien abandonné la poursuite.

-6 minutes…elle répète cette affirmation pour mieux l’ancrer dans son esprit. Nous n’osons y croire et nous nous taisons, de peur de voir notre rêve brisé.


Mais les Cylons ne sont pas revenus. Du moins, pas tout de suite.
Nous attendons les instructions, mais rien ne vient, à l’exception d’un seul ordre.
Ne pas bouger de notre position.
8 minutes plus tard, le Présidente reçoit enfin un appel du commandant Adama.
Je ne peux distinguer que les questions de la Présidente, l’échange se déroulant sur une ligne sécurisée :

-Nous avons perdu un vaisseau lors du dernier bond…est ce que ça a quelque chose à voir avec ça ?

Je ne comprends pas ce qu’avance Adama, mais je me doute de sa réponse. Peut être…
Un silence s’installe dans la conversation.

-Vous êtes toujours là ? La dirigeant sourit, attendant sa réponse ; comme si elle avait besoin de se rassurer, de se sentir moins seule.

Je parviens à percevoir la voix rauque du commandant :
-Oui, je suis toujours là.


-Que fait-on maintenant ?
Roslin observe Billy, peinant à rester éveillé – je me sens fautif, quand j’ai été dans l’incapacité de continuer ma tâche, il m’a dit d’aller m’asseoir quelques minutes. S’il n’a pas pu se reposer, c’est entièrement de ma faute-
Commandant, sur mon vaisseau ils tombent tous de fatigue…

Adama répond qu’ils resteront en condition 2, le temps qu’il faudra, en déployant des patrouilles de vipers. C’est une décision militaire.

-Oui, c’en est une.
Je reconnais la justesse de votre décision. Roslin marque une pause.
Oh, et Commandant ?
S’il vous plait, faîtes savoir, à toutes les femmes et à tous les hommes de votre équipage, à quel point je leur suis reconnaissante du travail qu’il font. Dans sa voix, il n’y a pas de trace d’hypocrisie, juste une profonde gratitude. Veuillez les remercier pour moi.

A l’autre bout de la ligne, le Commandant lui promet de faire passer le message.
La Présidente raccroche, et pousse un soupir de soulagement.
D’un même mouvement nous nous tournons vers son assistant épuisé.

-Billy…allez vous reposer. Son ton n’admet aucune réplique.

Celui-ci cherche à répondre, mais elle le fait taire du regard ; il s’incline alors de mauvaise grâce, et se retire. Il tient à peine debout.

-Vous savez, je pensais que cette collaboration serait plus difficile… Elle se déroule bien mieux que je ne l’avais espérée. Sa voix se fait plus basse, de peur que l’on surprenne notre échange. Et je me demande bien pourquoi. Elle s’adresse à moi comme à son habitude, regardant au loin.

-Vous voulez parler de la collaboration politico-militaire ?
Elle me répond par l’affirmative.
-Eh bien, je sais que les politiciens et les militaires trouvent rarement un terrain d’entente, car leur manière de voir la situation, et leurs intérêts, divergent. C’est là même le principe, et la base du conflit. Une légère moue ironique et amusée se dessine sur son visage. Mais ici, vos intérêts et votre objectif sont les mêmes, vous êtes chargé d’assurer la survie de l’espèce Humaine.
Et puis, vous n’êtes pas une politicienne à proprement parler, vu que vous n’avez pas vraiment recherché le pouvoir. Mais vous devez déjà le savoir n’est ce pas ? Elle ne dit mot, le sourire qu’elle m’adresse se chargeant de répondre à sa place. Malgré moi, je suis amusé et intrigué. Pourquoi me poser la question dans ce cas ?

-Vos réactions sont toujours spontanées. Vous semblez toujours dire ce qui vous passe par la tête ; c’est assez rassurant de voir qu’en dehors de Billy, il y quelqu’un qui n’est pas là seulement pour vous faire des courbettes.

Je me sens étrangement flatté.
-Qui vous dit que je ne suis pas un intriguant ?

-Vous connaissez beaucoup d’intrigants qui hurlent aux gens de se la fermer, ou qui s’acharnent sur une pauvre porte refusant de s’ouvrir, car on a oublié de tourner la poignée ?
j’aurais espéré, en vain, que tout le monde oublie ce détail… dérangeant –


D’accord, là, en ce moment même, j’ai plutôt l’impression d’être le bouffon du Roi.
Je n’ai pas le don de savoir me tenir en société, je le reconnais, et je n’y parviens que si je me contrôle ; mais Roslin ne semble pas me le reprocher, au contraire, malgré la situation, elle semble s’en amuser.

L’atmosphère s’est détendue, et nous en oublierions presque la menace Cylon.

Mais l’épée de Damoclès pesait toujours au dessus de nos têtes, et les évènements qui suivirent me donnèrent raison.
Cela ne pouvait pas durer, alors que Billy nous avait rejoint et que nous discutions, le Galactica nous contacta.

On avait retrouvé l’Olympic Carrier…


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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyVen 29 Mai 2009 - 21:22

Bon, ce chapitre est moins long que le premier mais il fait tout de même 15 pages, alors ne vous etonnez pas ! ><

Toutes les patrouilles de combat ont à présent été déployées et il semble que nous soyons repassé en niveau d’alerte 1.
Tous les passagers qui avaient succombés à la fatigue sont maintenant réveillés.
Anxieux, ils n’ont pas vraiment conscience de ce qui se déroule en ce moment même.
Nous recevons la transmission qui se déroule entre le rapace (piloté par « Boomer ») et l’Olympic. Le lieutenant Valerii reçoit l’ordre de demander au vaisseau des explications, ce à quoi le pilote s’empresse de répondre :

-On a eu un problème avec notre commande PRL, il nous a fallu près de 3 heures pour la réparer.

Mais comment ont-ils survécu plus de 3 heures, alors que les Cylons nous attaquaient ?

-Aucune idée…
Un ange gardien devait veiller sur nous. Un argument qui ne pèse pas bien lourd face au scepticisme de la Présidente et du Commandant. Ah, autre chose « Boomer ». J’ai à bord un certain professeur Amarak qui semble avoir quelque chose d’important à dire à la Présidente.
Il insiste. Il a laissé entendre qu’il y aurait un traître parmi nous, mais a refusé d’en dire plus.

Un traître ?
Mais Baltar m’interrompt dans mes réflexions en se précipitant vers la Présidente

-Mme la Présidente, je vous recommande de couper toute communication radio immédiatement avec ce vaisseau. Sa voix est presque hystérique.

-Mais, enfin, pour quelle raison… pourquoi ? L’interpellée est trop surprise et consternée par cette subite interruption pour réussir à former une phrase cohérente.

-Pardonnez moi d’être aussi brutal mais…soudain il frappe la table avec le poing, en élevant la voix, faisant sursauter la dirigeante
…réveillez vous, bon sang ! Vous ne voyez pas que la seule raison pour laquelle ce vaisseau vole encore c’est parce que les Cylons n’ont pas voulu l’exterminer ! Ils le suivent depuis très longtemps ! La Présidente tente de l’apaiser en lui demandant de se calmer mais celui-ci n’y prête pas attention. Il y sûrement des agents Cylons parmi nous !

-Je vous en prie, calmez vous ! Cette fois ci, la Présidente a usé de son autorité, et le professeur interrompt le flot ininterrompu de ses mots. Recommencez depuis le début.

Le professeur joint ses mains en une position de prière, implorant la Présidente de prêter une oreille attentive à ses paroles, et tente d’expliquer à nouveau, plus calmement :
-Faîtes couper toute communication avec l’Olympic, avant qu’il n’envoie par radio un virus informatique pour endommager notre vaisseau.

Baltar a raison…cela me peine de dire cela , mais il dit vrai.
La Présidente demande alors :
-Commandant, vous êtes en ligne ?

-Oui, et je dois dire que je suis d’accord avec le professeur Baltar.

Roslin acquiesce :
-Moi aussi.

Billy lance alors un regard infiniment reconnaissant à l’encontre de Baltar :
-Loués soient les Dieux, vous êtes avec nous.

Mais le professeur secoue la tête :
-Les Dieux n’ont rien à voir avec ça.

Et il était bien placé pour le dire. Les Dieux n’avaient, en effet, rien à voir avec l’acte d’altruisme de Gaius Baltar.
Le Commandant ordonne alors à « Boomer » de cesser tout communication, et de transmettre l’ordre au vaisseau de s’arrêter.
Mais celui-ci continue d’avancer vers la Flotte.
Quelque chose n’allait pas.
« Apollo » qui escorte l’officier lui demande alors de cesser le silence radio, et d’ordonner directement à l’Olympic de s’arrêter.

Mais le vaisseau ne réponds toujours pas et « Boomer » se heurte à un mutisme oppressant.
L’Olympic continue d’avancer.
Ce n’est pas possible, what the frak is going on ?

« Apollo » en dernier recours demande à « Starbuck », son ailier, d’effectuer un tir de semonce. Celle-ci s’exécute, mais la rafale n’a aucun effet. Ils sont suicidaires ?
L’Olympic Carrier poursuit sa course effrénée.

Avec horreur nous observons la progression du vaisseau disparu.
Nous nous retrouvons face à un dilemme.

Et comme si cela ne suffisait pas, notre Némésis vient d’effectuer le bond. Les Cylons.

Cette fois ci, le doute n’est plus permis. Tout semble concorder pour désigner l’Olympic comme relais espion Cylon.
Le Commandant entreprend de diriger l’opération :

-Mme la Présidente, nous devons éliminer l’Olympic. Je rappelle qu’ils ont des armes nucléaires à bord de ce vaisseau.

La Présidente reste indécise, son visage a perdu toute couleur :
-Il y a 1300 personnes à bord de ce vaisseau, Commandant.

-Nous n’en sommes pas sûr. Les Cylons les ont peut être déjà capturé. Il a raison, et elle le sait. Mais elle ne peut se résoudre, comme il y a 7 jours, à condamner une minorité d’innocents au profit d’un plus grand nombre.

J’aperçois Baltar se diriger vers l’arrière. Son comportement m’intrigue, dans une telle situation, comment peut on songer à se replier ? L’idée qu’il puisse vouloir être seul s’insinue alors dans mon esprit, et je le chasse rapidement de mes pensées.

Adama n’attend plus que son ordre.
Tous, nous sommes pendus à ses lèvres, attendant son jugement.
Laura Roslin me regarde, au fond de ses prunelles brille une requête silencieuse, et j’incline gravement la tête. Elle l’a fait une fois, elle devra le refaire, une fois encore.

Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre. Trop de vies sont en jeu.
Elle se met alors à fixer l’horizon, et, d’une voix ferme, elle annonce sa décision :

-Faîtes le.

Et « Apollo » exécute les ordres. Tous deux ne savaient pas encore à quel point cette décision allait les affecter.
Aux ordres des Dieux, 1300 Hommes sont sacrifiés. Nous ne pouvions savoir si ils étaient encore vivants, mais le doute était, à l’époque, un luxe que nous ne pouvions nous permettre.

Mais je savais, moi seul pouvais savoir. Les civils étaient encore à l’intérieur.
Lorsque le Capitaine Adama se met à faire feu, j’entends leurs cris déchirants dans ma tête.
1300 personnes qui hurlent de désespoir à l’intérieur de votre crâne, de rage, trahis par leur propre camp.
Le vacarme qui m’entoure est assourdissant, et personne autour de moi ne semble le percevoir.
La pièce autour de moi m’apparaît floue, mais je me force à rester lucide, imperturbable.
Les voix me vrillent les tympans et pourtant, la douleur m’apparaît sourde.
Le manque de sommeil et la tension me rendent complètement malade.
Personne ne me remarque, moi, le cœur au bord des lèvres, me précipiter hors de la pièce.


Dernière édition par Atlantrice le Sam 6 Juin 2009 - 20:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyVen 29 Mai 2009 - 21:26

C'est par ici la suite :

Le temps passe, et les passagers s’endorment peu à peu.
Et je reste là, assis, à essayer de ne pas sombrer.
J’ai peur de m’endormir, peur de ne pas me réveiller.

-Vous ne dormez pas ?

Roslin.

-Vous non plus…

Nous n’avons rien à nous dire, toute conversation serait stérile.
Elle s’assied à côté de moi, tenant entre ses doigts un morceau de papier et un stylo.
Elle les fixe longuement, puis me regarde avec gravité.

Je crois que cette nuit là nous avons, pour la première fois, contemplé la réelle étendue de nos actes. Mais cela ne nous a pas abattu, nous ne sommes pas restés passifs.
Au contraire, nous avons essayé de nous relever, et de continuer, de toutes nos forces.


D’un geste vif, elle pose le stylo sur le papier, et se met à écrire. Le crissement de celui-ci sous la plume me fait tressaillir.
Toutes nos erreurs, nos décisions, reposent à présent sous deux mots griffonnés sur un bout de feuille déchiré.
Olympic Carrier.
Je reste apathique, la regardant faire.
Puis, elle plie soigneusement la feuille, bord à bord, et la range dans sa poche droite.
Quelques secondes s’écoulent, et je l’imite à mon tour.

Je lui emprunte son stylo, arrache un morceau du futur rapport que j’avais prévu d’écrire–il ne m’en voudra pas, - et me met à inscrire sur le papier, non pas deux, mais trois mots.
Pour ne jamais oublier.
Olympic Carrier. Cami.
Je rabats le bout de rapport, et je le fourre soigneusement dans la poche de ma veste.


Quelques heures plus tard, Morphée m’a enfin enlacé de ses bras protecteurs.
Je suis à mi-chemin entre le rêve et l’éveil lorsque j’entends la conversation entre Billy et la Présidente, et j’entrouvre légèrement les paupières.

La Présidente est pensive et n’écoute que d’une oreille distraite les paroles son assistant.
Celui-ci s’en aperçoit et tente de l’interpeller.
-Mme la Présidente…

Elle cille, ramenée brutalement à la réalité, et tourne la tête dans sa direction.
-Je suis désolée, que disiez vous ?

Billy a un sourire compréhensif.
-24 heures, et toujours aucun Cylon. Il se tait un instant. Vous voyez que vous avez fait le bon choix.

-Le bon choix… Son ton est amer. Elle se touche le front d’un air coupable, fermant une fois encore les yeux. Veuillez m’excuser, mais je voudrais rester seule un moment Billy…


-Bien sur, bien… Il se lève mais marque un temps d’hésitation, et s’apprête à ajouter quelque chose.

Elle lui lance un regard perçant :
-Qu’y a-t-il ?

L’assistant incline la tête :
-Voulez vous le dernier comptage ?

Une ombre passe sur le visage las de la dirigeante :
-Combien y en a-t-il de moins ?

Mais Billy lui lance un sourire :
-En réalité, il faut en ajouter un de plus. Quoi ? Mon cœur manque un battement. Un bébé est né ce matin, à bord de L’Etoile du levant ; un garçon.

-Un bébé ? La Présidente ne semble pas y croire. Après tout ce qui nous est arrivé… Billy acquiesce. Merci, Billy…

Ce remerciement n’a rien à voir à celui qui l’a précédé. Un bébé…
D’une joie mal contenue, Laura s’avance pour établir le nouveau compte des survivants.
Elle efface ce dernier compte, qui ne cessait alors de diminuer, comme si elle voulait gommer nos erreurs, et faire table rase du passé.
Puis, avec application, elle rétablit le Nombre.
Un sourire d’enfant éclaire son visage.

Billy ce jour là, nous avait apporté un peu de paix. Son désir de réconfort, la pureté de son geste, avait réussi à nous amener un éclat de joie.
La Présidente ne vivait plus que pour, et par, son Peuple.
Tant que Son Âme serait encore ardente, elle n’abandonnerait pas.
Fut-ce jusqu’à son dernier souffle.


Elle m’aperçoit, à présent complètement éveillé, l’observant, un bonheur non feint illuminant mon visage.
Nous échangeons un sourire.
Malgré cette nuit sans fin, malgré le désespoir qui nous étreint, la Vie continue.




Ainsi s’achève Tempus Fugit, IIème Chapitre de notre Exil.

En ces temps reculés,
Nos épreuves nous semblent infranchissables, et le doute emplit nos cœurs et nos esprits.
Mais à la Nuit succède l’Aube.

Le Temps s’enfuit, inexorable, et ne nous pouvons l’en détourner.
Il s’écoule, insaisissable et infini.
Toutefois, dans sa course effrénée, le Guérisseur panse nos plaies.
Il est le Semeur de Vie, et le Porteur de Mort.


Dans ce Cycle inéluctable reposera notre Salut.
Et il en sera ainsi, jusqu’à la prochaine fois…


La foire aux critiques est ouverte ! Mention spéciale : j'ai essayé de faire attention aux virgules !
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptySam 6 Juin 2009 - 21:26

Bien, avec un peu de retard, j'ai achevé ce chapitre. Ma foi, il y a du mieux, et du moins bien.

Je vais commencer par l'aspect le plus regrettable : malheureusement, ce chapitre poursuit sur la même voie que le précédent, c'est à dire qu'il se contente de relater les évènements de la série. Et c'est un peu problématique. Car comme je l'ai dis dans mon commentaire précédent à ce qu'il me semble, la série raconte parfois très bien les choses. Avoir un point de vue nouveau ne suffit pas toujours à donner de l'intérêt à l'histoire, car nous en avons déjà eu pas mal dans Battlestar Galactica : des pilotes, des officiers du CIC, des civils, des membres du gouvernement... Il est certes toujours intéressant d'avoir un angle de vue nouveau, mais pas forcément au point de justifier toute une fic.
Cependant, tu as également su bien t'en dépêtrer par moments : j'ai énormément aimé la scène du rêve, la découverte de cette pulsion autodestructrice expérimentée par le narrateur lors de ses treize ans. J'aimerais avoir droit à davantage de scènes de ce genre, ou bien encore différentes, mais qui s'éloignent en tout cas du traitement de la série. Car pour ce qui est de l'angoisse des 33 minutes, par exemple, ton personnage réagit comme ceux de la série. Ce rêve fiévreux mis à part, l'intérêt de cette intrigue réside essentiellement dans son dénouement, que nous connaissons déjà.
Je crois qu'il est vraiment très important d'introduire des éléments nouveaux. Davantage de nouveaux personnages, d'intrigues secondaires, d'explications de ton cru concernant des éléments obscurs de la série. Et des intrigues secondaires, j'insiste vraiment. Là, en l'occurrence, à ta place, j'aurais je crois fais s'étendre le rêve, je l'aurais fait s'interrompre et reprendre au gré des interruptions.

C'est dit. mrgreen

J'aime la manière dont tout ceci est mit en scène. J'aime la façon dont chaque chapitre est présenté comme un pan d'histoire indépendant, une vignette organisée selon une logique particulière ; les petits passages mythologiques au début de chaque chapitre augurant de son contenu, introduisant un thème. C'est un soucis du détail plaisant. Cette "mise en scène" donne une unité à chacune de tes publications. J'aime particulièrement cette double datation via les "jours de Thanatos". Thanatos, la mort. Voila qui donne une aura particulièrement sinistre à l'exode.

Cependant, encore une fois, le fait d'écrire des chapitres sans liens directs entre eux, sans intrigue majeure en émergence, nuit grandement à l'éveil de l'intérêt, particulièrement lorsque les évènements à venir sont déjà connus.

Concernant ce chapitre en particulier, j'ai apprécié le découpage en paragraphes isolés, au début de l'histoire, scindés en "Cloc" ^^
Nettement moins de fautes et de maladresse dans ce chapitre, et plus rien à dire sur les virgules. J'apprécie l'effort qui a été fait. ^^
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyJeu 25 Juin 2009 - 15:09

Bon, ce post de réponse arrive un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais !

Comme je te l'avais dit, pour moi, ce second chapitre était clairement le moins bon des 4 que j'avais écris.
Pour moi, il était extrement difficile de se détacher de l'histoire, et je n'ai pas reussi, pour cet épisode à prendre suffisamment de distance.
J'ai donc décidé d'arrêter de me prendre la tête avec celui ci, et de passer à un autre chapitre.
Ainsi, ce n'est pas le cas du ch 3 et 4, qui, si ils restent dans la trame principale, se concentrent plus sur les personnages et les situations fictives, et commencent à se pencher sur Alcée, ainsi que quelques autres.

Après, je suis heureuse que tu aimes las "mise en scène "car c'est l'une des choses que j'apprecie tout particulièrement, et à laquelle je met un point d'honneur, même si je sais qu'il faudrait que je me concentre avant tout sur l'histoire principale.

Pour ce qui est de l'histoire du rêve, je l'ai ajoutée après coup au chapitre, car je comptais l'introduire dans le chapitre 3, mais j'ai finalement décidé de le mettre dans le 2 que je trouvais trop...vide.
Il étais essentiel pour moi qu'il ne s'étende pas car Alcée, ou plutôt sa conscience, va se replier.
Je veux dire par là, qu'il semble rejeter la vérité, et lorsque celle ci vient à poindre..pouf, il s'éveille.
C'est une sorte de rejet inconscient, qui ne pouvait durer sur le long terme....
Bien sur, ce n'est que mon interpretation (vaseuse ?) de sa psychologie, qui relève autant de l'acceptation, que du refoulement.

Je suis donc tout à fait d'accord avec toi en ce qui concerne les défauts de ce chapitre, que je vais essayer de ne pas reproduire à l'avenir.

Tu vas d'ailleurs pouvoir juger par toi même, vu que je vais tout de suite poster le chapitre 3, que je n'ai pas eu le temps de trop retoucher, mais que je vais poster avant de partir en vacances, et autres, vu que je n'aurais guère le temps de passer souvent ici.
On va donc jouer sur la spontanéité ! mrgreen (sur la folie, aussi...)
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyJeu 25 Juin 2009 - 15:26

Voici donc ce troisième chapitre, qui j'espère ne sera pas aussi raté que le deuxième ! (il me semble que non, mais on ne sait jamais)

Chapitre III : Aquae Victis




De Zeus et de Plouto germa Tantale,
Mortel aimé des Dieux,
Il fut enquit à la table des plus Hauts.
Uni même à Dioné, fille du Porteur,
L’Adoré ne cessait de leur plaire.
Mais l’Homme reste Homme,
Barbare aux mille duperies,
Il se complaît dans sa fourberie.
Et de sa félonie,
De son désir même de tromper l’Omniscience,
Il commit l’Acte.
Tuant son fils, de sa chair il puisa,
Et de son corps, les Divins il restaura.
Mais on ne méprend les Célestes,
Et de sa tromperie,
Il engendra leur Courroux.
Athéna, Déesse de Sagesse,
Punit le fourvoyé, et le bannit.
A jamais son supplice il subirait,
Dans les entrailles du Monde ;
Et de sa soif, il ne pourrait plus s’assouvir,
Car à jamais l’eau à ses lèvres, se déroberait.
Ainsi, Thétys, de sa farouche Colère,
Ne pu pardonner au proscrit,
Et fidèle à la Justice,
La Divine se retira de son lit.


Ecriture de la Pythie, Aquae Victis, Verset 9 Chapitre 1 Epître 5


10ème jour de la Nouvelle Ere (14ème jour de Thanatos)
Colonial 1


Le Colonial effectue les dernières manœuvres d’amarrage du vaisseau.
Nous sommes attendus sur le Galactica pour que se déroule la Cérémonie d’Accueil.
Si vous vous demandez pourquoi une telle cérémonie a lieu dans des circonstances aussi graves, et où en réside l’utilité… ne me posez pas la question, je ne le sais pas moi-même.
La Présidente, l’air agacé, finit d’enfiler sa veste quand Billy vient nous prévenir de notre arrivée.

-Ne me dites pas je vais devoir subir ça à chaque fois ? Les Dieux nous préservent, j’espère bien que non. Toutes ces manières, ces discours stéréotypés, –autant de la part de la dirigeante que du Commandant, bien que celui-ci semble peu incliné sur l’art de faire des courbettes-… j’en ai déjà mal au cœur.

-Non,-Déités, nous sommes sauvés- mais ils doivent rendre les honneurs quand vous arrivez sur le vaisseau, c’est le Protocole.

-Les militaires ont toujours adoré le Protocole. Son ton est cynique, une légère grimace passe sur son visage.

Billy, gêné, ne sais pas vraiment quoi répondre. Pour ma part, je me tais, elle semble d’humeur massacrante aujourd’hui. Il finit par se décider :

-Si cela vous dérange, on peut toujours…

-Non. Laissons Adama faire sonner les trompettes. Si se sacrifier au Protocole lui fait plaisir, alors il sera plus détendu, et ce sera plus facile de négocier avec lui. Elle dit cela d’un ton presque égal.

Billy reconnaît que c’est intelligent, mais celle-ci lui rétorque :
-Ce n’est pas intelligent…c’est Politique. Tiens, cela m’aurait étonné que cela ne le soit pas.

Roslin semble légèrement apaisée. Elle se met à regarder son tailleur d’un air désolé :
-Je crois que je vais bientôt me lasser de cet ensemble. Elle pousse un bref soupir. Dire que je n’en ai que 3 à me mettre, jusqu’à la fin de mes jours. Je suis déconcerté, Laura Roslin jouerait elle les coquettes ?

-Je le trouve joli. Billy… tu n’as pas dû fréquenter beaucoup de femmes. Même moi, je m’y connais mieux que toi.

-Vous le trouvez joli ? Le ton de la dirigeante est taquin. Ses yeux brillent de surprise et de malice

L’assistant rougit légèrement :
-Disons que je trouve que sur vous, il est génial. Je regarde la paroi avec envie. En ce moment, je rêve de me frapper la tête contre un mur.

Le Présidente se met à rire devant la gaucherie de son assistant :

-Vous ne connaissez vraiment rien aux femmes. Un large sourire se dessine sur son visage.

Billy, vexé –il niera par la suite-, cherche à couper court à la conversation :
-Bien, nous y allons ?

Roslin acquiesce, puis se tourne vers moi, bien décidée à ne pas en rester là :
-Qu’en pensez vous Mr.Thyrin ?

-Hum? oh...Je pense que les 26 000 femmes présentes dans la Flotte doivent être confrontées à ce même dilemme. De plus, nous allons chez les militaires, fervents adorateurs de l’uniforme.
Par conséquent, je suis sûr qu’ils ne prêteront pas attention à la tristesse de votre garde-robe. Roslin me répond avec un sourire espiègle. Et, j’estime qu’une belle femme reste remarquable, quoiqu’elle puisse porter.

Mon interlocutrice m’adresse un léger rire :
-Et vous disiez ne pas être un intriguant ?

Je lève mes mains, d’un air faussement innocent :
-Je n’ai jamais affirmé cela. Selon, mes souvenirs, vous avez affirmé que je ne pourrait être un conspirant.

Billy nous interrompt. Il a raison, j’avais oublié que nous étions attendu. La Présidente ouvre la marche, et, en sortant de la pièce je me penche vers Billy, en lui lançant un clin d’œil moqueur :
-Amateur…

Le pauvre, il rougissait si facilement que je ne pouvais m’empêcher de le taquiner. C’était plus fort que moi.


10ème jour de la Nouvelle Ere (14ème jour de Thanatos)
Battlestar Galactica, CIC (Salle de Contrôle)


-…Sans vos nombreux sacrifices -Pitié, abrégez nos souffrances… depuis combien de temps dure ce discours ?-… Aucun de nous ne serait là aujourd’hui.

Roslin achève, enfin. Des applaudissements polis retentissent dans le CIC.
Mais Adama ordonne à ses Hommes de retourner à leurs postes. Un arrimage imprévu.
Il entreprend d’expliquer à la Présidente la marche à suivre, puis s’excuse, pour s’occuper des opérations.

De mon côté, j’autre chose en tête. Les Pilotes sont venus rendre honneur à la Présidente, et « Sick » en fait partie.
Elle sourit et m’invite à approcher. Je la rejoins rapidement, et elle me salue, à sa manière :
-Je suis impressionnée, tu n’es pas mort de terreur !

-Bonjour à toi aussi. Et, non, je ne suis pas mort –merci de ta sollicitude-, mais j’avoue que mon pauvre cœur a failli lâcher plusieurs fois cette semaine.

Elle me lance un sourire narquois, puis son air redevient sérieux :
-Ca n’a pas vraiment été facile pour nous non plus. On en a vraiment bavé, tu sais.
Toi, tu attendais que cela se passe, mais nous, on était là haut. Ces sales petits vicieux ont failli nous avoir plus d’une fois. Elle se tait un instant.
On même dû prendre des stimulants. Elle crache ce dernier mot .Crois moi, ces cochonneries te tiennent peut être éveillé, mais tu as autant de réflexes qu’un vieux coucou rouillé.
Enfin, son visage se détend.
J’étais complètement shootée, tu aurais dû voir ça !

Je grimace avec un air faussement dégoûté :
-Désolé, je ne préfère même pas imaginer. Puis, à mon tour, je retrouve ma morosité.

Je lui narre brièvement les jours précédents. Mon fou rire –je n’aurais d’ailleurs jamais dû lui raconter, elle ne fit que me chambrer dessus par la suite-, la tension et la peur à bord du vaisseau…

Tous deux, nous passons sous silence les évènements de l’Olympic Carrier.
Nous ne tenons pas à rendre l’atmosphère plus pesante.

J’observe attentivement la Présidente discutant avec Lee Adama, qui regarde à présent le Commandant avec… confusion ? Intérêt ?
Je dois halluciner. Je fixe à nouveau ma voisine et la sollicite :
-Dis moi… c’est charmant cet uniforme. Elle me lance un regard noir, et considère sa ceinture et les cordelettes blanches qui pendent sur son épaule.

-Très amusant. L’armée n’a pas ce qu’on pourrait appeler, un sens inné de l’esthétisme ; Heureusement que ce n’est que pour le cérémonial ; et, Dieux merci, le Commandant n’est pas un fervent adepte du Protocole.

-Vraiment ? Je la dévisage, et l’interpellée hoche de la tête. Pourquoi avoir fait une telle cérémonie dans ce cas?

-Tu sais, je ne connais Adama que depuis quelques mois. Enfin, j’avais entendu parler de lui avant mais… je sais que les manières doucereuses de la politique, et l’hypocrisie du Protocole… tout ça le rebute. Il déteste ça. Adama est un homme direct et droit qui dit ce qu’il a à dire. Alors, je pense que venant de lui, ce serait plutôt un geste de paix. Aussi étrange que cela puisse paraître.
Qui sait, peut être que Roslin est compétente ?

Elle ajoute cela avec effronterie, et observe ma réaction.
Bien qu’elle ait dit ça pour me provoquer, l’irritation m’envahit :

-Roslin est compétente.

Sthéno comprend qu’elle s’avance sur un sujet sensible, et n’ajoute rien.
Un silence gênant s’installe entre nous, alors que nous observons la dirigeante.

Soudain, un bruit assourdissant retentit. Le sol tremble sous mes pieds, et je manque de perdre l’équilibre.
D’où provient ce bruit ? Je n’entends plus rien, je vois « Sick » remuer les lèvres mais je ne parviens plus à distinguer le son de sa voix.
Dans le silence, je prends conscience du chaos ambiant.

Je n’entends plus, mais je sens la tension, la poussière, la sueur, l’odeur de brûlé.
Instinctivement, je me mords la lèvre, et le goût métallique du sang emplit ma bouche.
La fumée, éparse, erre ça et là dans la pièce, et les battements de mon cœur s’accélèrent ;
je serre le bras de Sthéno plus fort que je ne le voudrais, mais ma main refuse de lâcher prise.

L’écoute me revient peu à peu.
J’entends Adama ordonner à ses hommes, qui obéissent pour se précipiter hors de la Salle de Contrôle.

Où est la Présidente ? Où est elle ?
Avec soulagement, je l’aperçois près du Capitaine, légèrement ébranlée.

Je regarde Sthéno. De ses yeux, émane la même incompréhension.
Les Cylons ? Impossible, on ne signale aucun contact Dradis.

L’ennemi était entre nos murs.
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MessageSujet: Re: Cycle I: L'Exode   Cycle I: L'Exode EmptyJeu 25 Juin 2009 - 15:33

ZE suite of ze chapitre 3 :

J’entraperçois Saul, déclarant avec son habituelle intonation désagréable:
- Tous les réservoirs ont éclaté. Nous desservons toute notre eau dans l’espace.

Déités, le problème est plus grave encore que les Cylons.
Nous allons manquer de ce sans quoi on ne peut vivre.

L’eau.


Battlestar Galactica
Salle de réunion


Dans la salle de réunion, l’ambiance s’est considérablement dégradée.

Le Bilan est catastrophique. Il aurait mieux valu que ce soit une attaque Cylon…
Selon Mr Gaeta, nous avons perdu 10 millions de tonnes, soit près de 60% de nos réserves en eau potable.
A ce rythme là, la majorité de la Flotte se retrouvera sans eau d’ici une ou deux semaines…
Et ce sera l’hécatombe.

Adama décide de mettre en place les rations d’état d’urgence, de fermer les blanchisseries, les douches, et tout ce qui n’est pas indispensable.
Cela ne va pas plaire aux civils.

La Présidente demande alors à Gaeta :
-Nos réserves d’eau dureront combien de temps ?

-En ce qui concerne le Galactica, environ 6 jours. Mais la plupart des autres vaisseaux dépendent de nous pour le ravitaillement.
Si nous ne trouvons pas rapidement de l’eau…eux n’en auront plus, dans 2 jours.

C’est encore pire que ce que je craignais.

- 1/3, cela fait 16 000 personnes… Et comme si cela ne suffisait pas il faut que Billy nous fasse des pronostics !

Roslin ordonne alors un rationnement immédiat.
Lorsque nous avons fuit, nous pensions que les Cylons seraient notre principal obstacle. Mais aujourd’hui, nous nous confrontons à une situation que nous n’avions même pas osé envisager.
Adama congédie l’officier :

-Ce sera tout Mr Gaeta.

-Non. La voix ferme de Roslin vient de s’élever. Un instant, Mr Gaeta.
Avez-vous une théorie sur ce qui a pu se passer ?

Adama coupe Gaeta qui allait prendre la parole :

-J’ai dit à mes officiers de n’échafauder aucun théorie.

A présent, les 2 leaders de la Flotte se scrutent avec hauteur.
La température dans la pièce glaciale, vient de chuter.
La confrontation des deux pouvoirs ne faisait que commencer…
Leurs regards se rencontrent, brillant d’une même volonté farouche.
Puis, continuant de fixer le Commandant, la Présidente demande –exige- :

-Faites une exception.

Son ton n’admet pas de refus et, j’ai l’impression de retourner 10 jours en arrière.
Adama finit par détourner le regard :

-Nous vous écoutons Mr Gaeta.

Gaeta propose la théorie d’un accident, et de la structure affaiblie par les attaques nucléaires Cylon.

Mais, je n’arrive pas à y croire. Bien que plausible, la théorie de l’accident m’apparaît inexacte.
Non, quelque chose ne va pas.
Pas seulement au niveau de l’accident ; tous dans cette pièce, semblent nerveux, mais pas uniquement à cause du problème de l’eau.
Je n’arrive pas à l’expliquer…
Les dirigeants nous cachent quelque chose -ce ne serait pas la première fois-, et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.


Nous recevons le Chef Tyrol, assez désorienté. C’est lui qui était chargé d’inspecter les réservoirs qui avaient éclatés. D’une voix mal assurée, il déglutit plusieurs fois, avant de nous annoncer qu’il a trouvé des traces d’explosifs G4 dans les réservoirs.

Un attentat…

Un calme angoissant règne dans ce lieu.

Après vérification auprès de l’armurerie bâbord, il en est venu à la conclusion qu’il manquait 6 détonateurs.
Nous étions persuadés d’avoir affronté tous ce que l’on pouvait craindre.
Mais qu’il s’agisse d’un acte criminel, n’est pas la pire nouvelle de la journée.

Le pire, c’est que seuls 5 réservoirs ont explosé…


Les leaders ont exigé que nous sortions, pour s’entretenir en privé.
Billy et moi nous nous retrouvons donc dans le couloir.
Je me tourne vers Billy et l’interroge :

-Bon, et en attendant le retour du grand Patron ?

Celui-ci hausse les épaules. Nous nous taisons, trop préoccupés par la récente réunion.
Des terroristes ? Impossible, l’acte aurait été revendiqué. Un agent isolé ? Mais dans quel but ?
A quoi cela amènerait il de supprimer une partie des réserves en eau de la Flotte ?
A mener l’espèce Humaine à sa perte.
Cela ne peut être que l’œuvre d’un dément, je ne vois pas d’autre explication.
Aucun homme sain d’esprit, ne se suiciderait de la sorte.
Car il s’agit d’un suicide.
L’auteur de l’attentat n’a fait que se condamner à une mort lente, et douloureuse.
Une mort certaine.

Et je ne peux rien faire. Je suis condamné à rester passif.
Passif… je déteste ce mot.
Billy s’excuse, et commence à partir dans les couloirs.
Je le soupçonne de vouloir retrouver l’officier avec laquelle il discutait un peu plus tôt.
Qu’importe… nous n’avons que cela à faire de toute façon.
Déambulant dans les couloirs, j’erre sans but.
Je me contente d’observer les militaires.
Je ne suis que résignation et tristesse.
Qui, des personnes que je viens de croiser, sera le premier à subir les affres des la mort ?
Serais je le premier à partir ?
Je n’ai que peu de regrets. J’aurais juste aimé, être moins seul.


Je tente de chasser ces pensées morbides de mon esprit, et je me rends compte que je suis dans une partie du vaisseau où je ne suis jamais allé.- enfin, je pense, c’est tellement difficile de se repérer ici-.
J’interpelle un soldat et lui demande où nous sommes.

-Près des cuisines.

Des cuisines ? C’est logique, les militaires sont humains, ils ne se contentent pas d’air et d’eau…
Je le remercie. Mon ventre se met à gronder. Je ne sais plus depuis combien de temps je n’ai pas mangé…
La nourriture à bord du Colonial est loin d’égaler celle d’un restaurant, mais si j’en crois leur réputation, les militaires sont plus à plaindre que moi.
Je rêve de pénétrer dans les cuisines, mais je n’ose pas. Ils manquent déjà d’eau, si en plus on se met à voler leur nourriture…

Je repart dans la direction inverse, et me heurte à un technicien.
Je me souviens de lui, il faisait partie du groupe qui m’avait guidé jusqu’au hangar, le jour de l'attaque.
Je la salue chaleureusement.
Il me reconnaît et m’adresse un sourire railleur :

-Vous êtes encore perdu ?

-Non, je fais une petite promenade. Il paraît que c’est bon pour la santé. C’est vrai, je suis, encore, irrémédiablement perdu.

Ma remarque le fait sourire :
-Où voulez vous aller ?

Je hausse les épaules et lui explique que j’ai un peu de temps à tuer avant de retrouver la Présidente.
Je lui demande si il sait où pourrait être « Sick ». Intrigué, il me répond qu’elle se trouve sans doute à la salle de repos des Pilotes, et m’indique comment y accéder.
Je le remercie, et commence à me diriger vers le lieu indiqué, qui n’est pas si loin.
Si je ne me perds pas entre temps.
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