01-01 : Where No Man Has Gone Before

Watcha! C'est sûr qu'au sortir de Star Trek XI, ça fait un choc

Les dix premières minutes, j'ai vraiment eu peur de savoir dans quoi je m'étais embarqué. Tout est, évidemment, très daté, du jeu d'acteur aux effets spéciaux, en passant par tout ce qui est décor, costume et accessoire, à tel point que j'ai tendance à refaire le visuel à la sauce ST XI au fur et à mesure que je le découvre. La VF de l'époque, qui, évidemment, passe son temps à intervertir les mots étoile, nébuleuse ou galaxie, n'est pas là pour arranger les choses.
Pourtant, c'est rapidement allé mieux, et sans passer un moment super, la découverte n'a finalement pas été désagréable. Je dois même dire que j'ai été interpellé à l'apparition inattendue du paysage E.T en technicolor, façon Planète Interdite, que j'ai trouvé plutôt joli. J'espère que la suite me permettra d'assister à une évolution des moyens techniques et financiers pour le design.^^

On a donc comme particularité un univers qui naît par un scénario quelconque; en effet, ce pilote ne montre aucunement les débuts de l'équipage ou de la mission, ni n'apporte de fil rouge, et se contente de faire grimper le téléspectateur dans le train en marche, alors que l'Enterprise vit son énième aventure "stand-alone".
On peut aussi noter ce syndrome à la Star Wars; l'Empire Galactique et la Fédération des Planètes Unies passent tout deux, dans la trilogie classique et dans TOS (du moins à ce stade) , pour des civilisations essentiellement Humaines. Prélogie et séries postérieures montreront qu'il n'en est rien.

Kirk est assez intéressant, mais il est cependant le seul personnage réellement étudié ici; les autres sont encore assez quelconques, y compris Mr. Spock, même si l'on s'habitue déjà à sa franchise pragmatique. D'ailleurs, les radotages pas naturels pour bien nous faire comprendre que Spock ne ressent pas autant d'émotions, ni si fortement, et que sa mère était Humaine, c'est un peu lourd.

Le scénario, je me retiens de dire qu'il est vu et revu puisque c'est peut-être précisément cette version qui l'a inventé Quoi qu'il en soit, on peut aussi sentir l'empreinte de l'époque par l'omniprésence de Dieu. Côté univers, on a actuellement qu'une idée très vague de ce qui se trouve en dehors de l'Enterprise, alors...

Mais j'ai bien aimé, et je poursuis en guettant avec attention la première mention des Klingons, des Romuliens, etc.^^ Me voilà parti pour quelques centaines d'épisodes...

La première impression que j'ai eue en voyant ce pilote, c'est "houlà, ah, oui, c'est vrai, ça date des années 1960". Comme tu le dis, Mat, c'est très daté techniquement, mais pas seulement.

En voyant l'épisode, je suis très frappé par certaines femmes parfaitement potiches, par le coté à la fois très retenu et très peu mature du Capitaine Pike (oui, Mat. Kirk n'est pas encore le capitaine dans ce pilote. C'est Christopher Pike joué par Jeffrey Hunter qui assure le rôle. Jim Kirk incarné par William Shatner n'apparait que dans le second pilote, l'épisode suivant), en particulier lors de sa première confrontation avec les aliens. On voit là que depuis les années 60, il n'y a pas que la technologie qui a changé dramatiquement... les mœurs aussi.
D'ailleurs, un fait qui illustre cela parfaitement, c'est le refus de ce pilote par la Paramount, jugeant irréaliste que le second du vaisseau puisse être une femme et exigeant alors qu'elle ne soit pas présente de la série.
De là à l'Amiral Cain de BSG, les choses ont heureusement bien changé...


Mais ce qui est frappant aussi, c'est la cohérence de l'ensemble. Étrangement, on a les débuts de la bonne science-fiction avec des personnages qui ne pensent pas comme des débiles : par exemple, découvrant assez vite la capacité des aliens de créer des illusions, les membres de l'équipage deviennent circonspects et capables de deviner dans quels cas ils peuvent se voir trompés. On est loin des imbéciles heureux de certaines franchises récentes que l'on aurait parfois envie d'insulter à travers l'écran pour leur bêtise.

Quant au fait que ce pilote fasse débuter la série in medias res, plus qu'un réel choix artistique, je pense qu'il faut surtout y voir une contrainte économique liée au fonctionnement des séries télévisées et aux faibles budgets accordés à l'époque. Le pilote en télévision, a généralement pour fonction de donner un exemple d'épisode de la future série, plus qu'une introduction. Ce n'est que sur les séries américaines et à gros budget qu'on a eu droit ces dernières années à de réels pilotes introductifs (Children of the Gods pour Stargate, le premier téléfilm Battlestar Galactica, le premier épisode de Firefly, etc.)

Artheval_Pe a écrit:

...les mœurs aussi.
D'ailleurs, un fait qui illustre cela parfaitement, c'est le refus de ce pilote par la Paramount, jugeant irréaliste que le second du vaisseau puisse être une femme et exigeant alors qu'elle ne soit pas présente de la série.

Justement, il semble que cette excuse n'est pas fondée. La vraie raison étant qu'il n'était pas convaincu par le talent de l'actrice.

Sinon d'accord avec tout le reste. Le pire étant les mimiques des acteurs avec les gros plans. Je ne sais pas si je ferai mieux mais ils donnaient toujours l'impression de surjouer.